Groupe légendaire célébrant ses 40 ans de carrière cette année, les Simple Minds reviennent dans les bacs avec un 18ème album entre modernité et classicisme assumé, capable d’offrir à des chansons d’apparence simples et éthérées un certain charme.
Le premier titre Magic, avec ses chœurs lancinants et des échos sur les guitares, agrémenté de paroles axées sur les désirs et l’ambition de la jeunesse, est un single particulièrement efficace qui donne à l’auditeur de la curiosité voir de l’emballement. Cette même recette est reconduite avec Summer, qui relie électronique à un son plus groovy, ou sur In Dreams un peu plus loin, même si ce dernier titre est peut-être un peu moins convaincant que le précédent. Avec Utopia, chatoyant mais légèrement répétitif, c’est aussi l’occasion d’aborder la question de la foi, qui occupe une place importante dans cet album (« Oh would you wait for me ? Cause I can’t tell, if these memories, belong to Utopia » chante Kerr). Déjà la mi- album avec la 4ème chanson, The signal and the noise, où la voix de Kerr lorgne vers celle de Bowie, n morceau où l’influence eighties demeure évidente, revisitant guitares froides et le groove de la New wave post-punk : une autre belle réussite du disque.
Avec Barrowland Star, nous débutons la seconde partie de l’album, davantage personnelle, intimiste et nostalgique. Ce titre évoque le lieu de la salle de spectacle de Glasgow, leur ville natale, et les arrangements de cordes soignés avec des paroles pleins d’autocritique et d’une certaine fierté sur leur carrière (« Did we think those days would last forever ? ») et aux riffs fracassants, qui en font un titre particulièrement réussi. Walk between worlds possède une élégance certaine dès les premières notes et semble avoir été composé spécialement pour les fans ; et que dire de Sense of dicovery, dernière plage du disque, où la mélodie de leur méga succès « Alive and kicking » fait son apparition donnant un ton serein et nostalgique, où la voix de Jim semble plus âgée, transmettant sagesse et conseils à un individu plus jeune. A noter enfin l’existence d’une version luxe comprenant trois titres : deux face B honnêtes, Silent Kiss et Angel Underneath My Skin, et une version live de Dirty Old Town, chanson britannique classique d’Ewan MacColl des années 1940 popularisée notamment par les Pogues, qui clôt l’ensemble de façon émouvante.
Un disque d’assez bonne qualité, plutôt bien produit et qui célèbre notre époque tout en recommandant de ne pas oublier le passé. Une sortie qui permet de mesurer la popularité toujours forte des Écossais et qui devrait ravir avant tout les fans, heureux de voir que ce glorieux groupe est toujours en vie et en forme. Alive and kicking.
- Julien Lagalice
Artiste : Simple Minds
Album : Walk Between Worlds
Date de sortie : 2 février 2018
Label/Distribution : BMG
Genre : Synth-pop/New wave