Très bonne surprise de l’année dernière avec son second album « Heavy Meta », Ron Gallo récidive avec cet excellent « Really Nice Guys », encore parfaitement maitrisé. Le gamin à la tignasse garnie et la plume piquante n’en fini plus de ressusciter un rock’n’roll corrosif qu’on croyait presque définitivement disparu. Que du bonheur…
Parti de sa Philadelphie natale, ou il sévit dans l’obscur Toy Soldiers avant de sortir un premier jet solo tendance américano frondeur (Ronnie, 2014), le survolté troubadour a depuis choisi l’air du sud, Nashville, Tennessee, terre ô combien porteuse ou casse-gueule selon. C’est la gouffa impeccablement vissée sur le crane, sa Fender Jaguar collée sur le dos, et ses 2 acolytes de toujours sous les bras, Joe Bisirri à la basse et Dylan Sevey à la batterie, que le p’tit Ronnie a aisément convaincu de son talent les cow-boys de New West Records, pourtant plus connu pour son catalogue country franchouillarde.
Ainsi naquit l’étonnant Heavy Meta, qui lui ouvrit les portes d’un champ éminemment plus rock’n’roll, en même temps qu’un succès aussi inattendu que mérité.
Et le récent Really Nice Guys, dans la même veine, enfonce définitivement l’écharde dans le talon.
Comme pour son précédent album, que les très mauvaises langues ne trouvaient pas foncièrement original, Gallo voltige avec l’énergie brute, anarchique, mélodique, voire expérimentale du garage 60’s, de la pop, ou du punk new-yorkais des 70/80’s, avec cette aisance si naturelle, qu’on le croirait sorti de l’aine d’un Johnny Thunder , du ventre d’un Joey Ramones, voire de la bouche d’un Mick Jagger grand cru.
Et après avoir sarcastiquement pointé les aberrations de ses semblables made in USA sur Heavy Meta, c’est au tour de l’industrie qui le nourrit de subir les foudres de sa plume acerbe et franchement drôle.
Really Nice Guys, titre homonyme et saturé, et qui parle de ces mecs sûrement sympas, mais qui ne peuvent s’empêcher de se croire musiciens, en massacrant quelques accords inaudibles comme des manches, donne le ton.
La galette déroule ainsi 8 pistes délicieuses comme ce Rough Mix qui ouvre l’album, décomposé en 3 parties façon démo de songwritter tendance, le psychédélique I’m On The Guestlist, ou l’excellent et sauvage instrumental surf garage You Tubular, genre générique dingo d’une série Z américaine.
L’ensemble entrecoupé de quelques délires de potes ou de son beau-père, son premier fan, est finalement totalement cohérent, et s’avère une suite parfaitement logique de son lumineux Heavy Meta, démontrant sans fard les hallucinantes qualités de cet espèce de grand malade nourrit au sein du rock’n’roll.
Bref, comme son prédécesseur, Really Nice Guys est évidemment recommandable, pour ne pas dire indispensable…
- Peterpop
Artiste : Ron Gallo
Album : Really Nice Guys
Label/Distribution: New West Records
Date de sortie: 19/01/2018
Genre: Garage/Punk/Pop/Rock
Catégorie: Album Rock