Septième album pour le trio danois dance-punk danois, qui reviennent 3 ans après l’album The Dreams qui avait quelque peu déçu la critique. Sans renier certains principes, à l’image du premier single Dynasty déjà en écoute depuis quelques semaines, l’album s’apparente à une sorte d’odyssée sonore parfois novatrice et plutôt énergique.
Au milieu des années 2000, le rock se transformait en musique de club – à moins que ce ne fut l’inverse -, et les Whomadewho prirent part à cette déferlante notamment avec le tube Space for rent ; si depuis l’époque a changé et les modes avec elle, si bien que le groupe ne peut plus simplement être catalogué « dans indietronic ».
Dès Neighbourhood, titre de synth-pop modéré, contemplatif et atmosphérique bien moins sautillant qu’à l’accoutumée se révèle cependant d’une grande beauté. L’auditeur a l’impression parfois de croiser une musique expérimentale et planante, à l’instar du titre Crystal, très détendu, ou du charmant Goodbye to all I know : le groupe fait vraiment ce qu’il veut, comme s’il voulait tourner la page d’une période marquée par le son dancefloor et les grands festivals. Le titre I don’t know, où la voix aigue du chanteur se faufile entre sons électroniques et basses marquées, lorgnant par moment vers le trip-hop. Le groupe offre même des compositions sans paroles, comme Putpie ou un peu plus loin Belong, ce dernier rappelant les excellents The Postal Service, autant de transitions habiles et élégantes vers le morceau suivant, peut-être un peu longue pour cette dernière et pouvant surprendre les fans et les inconditionnels du groupe.
La chanson titre, Through The Walls, bénéficie du renfort de la chanteuse suédoise Kina Kinert, est particulièrement tonique par des accents de pop-moderne, qui nuance nos propos précédents sur les scènes de festival : un titre parfaitement taillé pour la scène, délicieusement rétro et futuriste à la fois, un titre phare du disque.
Funeral show se distingue aussi par ses basses très présentes, une ambiance un peu à la Tame Impala, et cette capacité de toujours donner le sentiment de capturer l’espace et le temps au même moment ave beaucoup d’émotion : une autre belle réussite de l’album. Toutefois, Is This Your Love peine quelque peu à susciter le même plaisir que ses prédécesseurs, donnant l’impression de se perdre un peu en route. Mais le groupe sait surprendre : il arrive à glisser au milieu de Surfing on a Stone une guitare acoustique qui dénote particulièrement dans une ambiance toujours portée par l’électronique, ou avec le subtil Keep On, à l’électronica douce et feutrée, qui plus que jamais fait de cet album un caméléon d’émois et d’histoires différentes, tirées souvent de la vie du groupe : « Nous célébrons le pouvoir de la vie, explique Jeppe Kjellberg, guitariste du groupe, et dans votre vie, si vous y croyez vraiment, et si vous avez la confiance, vous pouvez faire des choses incroyables ».
Techniquement, il s’agit d’un bon album, qui réussit à concentrer en seulement 12 pistes des singles accrocheurs, compositions instrumentales, titres planants ou autobiographiques dans un album novateur et adulte, où l’ensemble cohérent et parfois étonnant l’emporte sur les rares moments peut-être plus faibles du disque. En musique, il y a toujours quelque chose de nourri dans le royaume du Danemark.
- Julien Lagalice
Groupe : Whomadewho
Album : Through The Walls
Label : GOMMA
Date de sortie : 19 janvier 2018
Genre : alternatif/électro-pop
Catégorie : Album Rock