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LACUNA COIL + CELLAR DARLING + AEVERIUM, le jeudi 14 décembre 2017, Le Grillen, Colmar (68)

20 ans de carrière, cela se fête. Pour le plus grand plaisir des Alsaciens, Lacuna Coil avait décidé de faire une halte dans la patrie de Bartholdi ce jeudi. Charriant avec eux deux autres formations – elles aussi emmenées par des chanteuses charismatiques – force est de constater que les Italiens étaient résolus à faire les choses en grand.

En ce début de soirée, Aeverium sont les premiers à fouler la scène colmarienne. La salle est déjà bien remplie pour écouter les Allemands. Aux confins de l’indus et du metal symphonique, le sextet allemand balance des boucles synthétiques semblables à leurs compatriotes de Rammstein, quant aux voix, elles collent davantage à l’univers d’Evanescence. Le mélange est plutôt efficace et semble plaire à une assistance amatrice des headbangings en chaîne. Les sourires sont sur les visages des tous, notamment sur le visage de la chanteuse longiligne Aeva Maurelle et de son acolyte Marcel Roemer.

 

Puis ce sont les Suisses de Cellar Darling qui reprennent le flambeau. Place désormais au folk metal et à la vielle à roue électrique d’Anna Murphy. L’atmosphère est plus feutrée, plongeant la scène sous des lumières rutilantes et violacées. Les titres des Helvètes transportent le public jusqu’à ce que le très plébiscité Avalanche face son effet. Lors des refrains, le puissant organe de la frêle chanteuse s’abat sur le Grillen comme un torrent de poudreuse. La charge est tout bonnement impressionnante. L’instrument médiéval charme autant le public que les élans vocaux de la Suissesse. Quant le groupe se retire, les applaudissements sont nourris. Une fois encore, les nombreux sourires perçus sur scène et dans la salle ne trompent pas.

 

Il est 22h quand la bande de la sulfureuse Cristina Scabbia arrive enfin sous les lumières noires. Le personnel de service arbore des camisoles de force maculées de sang et nous signifie que nous sommes les bienvenus dans son sanatorium avant d’entamer Ultima ratio au rythme d’une batterie pas piquée des hannetons. Grosse liesse autour de moi!

Lacuna est une machine bien huilée qui enchaîne à merveilles les titres des différents albums (Our truth, Trip the darkness, ...). La foule alsacienne semble heureuse mais peu encline au remue-ménage ce soir. Peu importe. Tandis que le robuste Marco Zelati assène de lourdes lignes de basse tout en prenant appui sur le retour, son comparse peinturluré tenant la 6-cordes pose afin de balancer de droite de gauche son imposante tignasse. Derrière les microphones, le duo Ferro-Scabbia est redoutable. Si l’un joue avec une tessiture de voix grave, proche des chanteurs de nu metal, la madone gothique se fait plus délicate avant de balancer des envolées puissantes. (Delirium).

Avec la reprise de Depeche Mode, le public reprend comme un seul homme les paroles d’ Enjoy the silence. Effet garanti. Nothing stands in our way est le dernier titre joué avec que la formation ne quitte la salle sous les vivats.

Le show se conclut avec un rappel de trois titres, parmi lesquels Naughty christmas. Et là, on comprend que le groupe a certes du métier mais aussi beaucoup de dérision. Après avoir gonflé un bonhomme de neige et un sapin agrémenté de lumières, les Italiens canonnent à la neige artificielle une salle bien heureuse. En somme, le Grillen se reconvertit durant quelques minutes en soirée mousse. L’odeur douteuse du produit nous transporterait même dans une discothèque à la fin des années 90… Heaven’s a lie et The house of shame viennent clôturer cette soirée metal de grande classe. Les médiators frappés du nom des Italiens, les baguettes du batteur et les setlists détrempées s’arrachent comme des reliques. Point de lacune dans le show des Milanais. Grazie mille !

Setlist de Lacuna Coil

Intro / Ultima ratio

Spellbound

Die & rise

Blood, tears, dust

Ghost in the mist

My demons

Trip the darkness

Downfall

Swamped

Enjoy the silence (Depeche Mode)

Our truth

Delirium

Nothing stands in our way

Rappels

Intro / Naughty christmas

Heaven’s a lie

The house of shame

-Benoît GILBERT

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