Mademoiselle K. était venue défendre l’excellent Hungry Dirty Baby au transbordeur en février 2015. Et qui a vu Mademoiselle K. sur scène la reverra… Quoiqu’il advienne.
C’est cet adage qui a surement aussi motivé le public venu très nombreux ce mercredi 7 novembre 2017, alors que W.A.S.P est dans une autre salle Villeurbannaise, qu’il y a du foot surement quelque part, que le dernier album de Mademoiselle K. passe un peu moins bien que le précédent et qu’il fait un temps de chien… Winter is coming !
Pourtant c’est vrai, à 8 heures du soir, tout le monde est là comme le dit la chanson. Là c’est le Radiant qui accueille. Le Radiant dont la programmation bigarrée offre cette année encore de nombreuses occasions de se retrouver autour d’un verre puis de se secouer le popotin. On peut d’ailleurs s’y secouer assis car les gradins sont fixes ou debout dans la fosse pas aux ours, of course.
De là à ne pas voir la première partie du concert, il n’y a qu’un pas. Joe Bel a donc ouvert pour Mademoiselle K au Radiant. Elle avait été repérée par Asaf Avidan qui lui avait offert toutes ses premières parties en 2013. C’est vrai que le folk/soul de la dame avec sa guitare et sa voix un peu éraillée a des accointances certaines avec le susnommé.
Entracte.
Le public est en questionnement ici et là. Que va jouer le groupe ce soir ? Certains fans de la première heure égrainent les morceaux qu’ils ont envie d’entendre. Il est déjà 21 heures 30 et le public installé depuis de longues minutes commence à s’impatienter lorsque retenti dans les enceintes la version longue de Pour aller mieux. C’est la mise bout à bout des réponses d’anonymes ou de connaissances de Katerine Gierak à la question : Que faites-vous pour aller mieux ?
Cette question est finalement le point de départ de la création du nouvel album Sous les brulures, l’incandescence intacte : Comment faire pour aller mieux ? Pendant une bonne dizaine de minutes, voire plus, en guise d’intro, les voix nous donnent leur recettes pour aller mieux. On entend aussi les réactions des gens qui décrochent leur téléphone ou skype ou tout autre moyen de communication qui se décroche et hurlent de joie lorsqu’ils entendent la voix de Katerine… Bref, c’est sur l’album et c’est une intro de scène… Et finalement si ça ne fait pas de mal, peut-être que ça fait du bien après tout.
Le public réagit selon les voix entendues, il rit parfois, sourit… Mais surtout il attend la suite. C’est un peu longuet… Heureusement, le groupe arrive sur scène.
C’est le bien nommé Bonjour, bonjour qui entame les festivités, comme sur l’album. Le groupe est déjà au taquet comme en témoigne le joli chorus en fin de morceau. On sent l’osmose et c’est de bon augure. Le son ne met pas longtemps à être bien ajusté et les lumières cartonnent. Un petit « bonjour Lyon » de Katerine auquel répond le public, rassuré quant à la suite des évènements et à la bonne tenue du concert. Très vite enchainé, Hypnothisés vers la lumière suit. C’est l’occasion de remarquer que le clavier : Jérémie Poirier-Quinot, crédité sur l’album en tant que compositeur pour ce morceau, est passé côté percutions. Le batteur : Colin Russeil (Radio Elvis) donne de la voix en chœurs sur ce morceau bien dissonant. Peter Combard aux guitares, basses ou non, avec à sa disposition de nombreuses machines, claviers ou boites à sons et effets qu’il utilisera aux grés des besoins. Tout au long du set il jouera debout, avec ou sans guitare, claviers, ou recroquevillé sur la scène pour trouver le bon son, le beau larsen, la belle résonnance… Souple et inspiré.
D’ailleurs les sons plus électro entendus sur le nouvel album ont la part belle dans le morceau suivant, On s’est laissé, un des single extrait de Sous les brulures, l’incandescence intacte. Jérémie aux claviers évidemment mais aussi Peter qui délaisse sa guitare le temps de s’acharner sur les touches d’un des claviers côté jardin pas loin de Katerine les deux mains jointes sur son micro, précise, juste, ondulante pour un joli rendu collectif.
Peu de mots entre les morceaux contrairement au concert d’il y a quelques années et c’est tant mieux. Des mercis, une citation de Jung et la lecture d’un petit papier sorti de la poche arrière de son futal sur lequel est recopié un extrait de la lecture les pierres de Roger Caillois. On ne sait pas pourquoi, on ne sait pas pour qui mais Katerine, Mademoiselle K. semble inspirée par ces quelques lignes et les offre à son public comme un secret puis remettant son petit bout de papier dans sa poche, elle agrippe sa guitare et annonce : « Attention, on va rajouter quelques buches dans le feu ! »
Et d’enchainer sur un Hungry dirty baby déchainé aux 50 « Fuck You » rageurs.
Le dernier album s’égrène au fur et à mesure des morceaux. Il sera entrecoupé d’anciens titres seulement à partir du sixième. C’est d’ailleurs sur ce dernier : R U Swimming que Jérémie dévoilera un autre de ses talents de musicien (classique cette fois) en agrémentant le morceau d’une magnifique partition et de soli de flute traversière du plus bel effet. La deuxième partie du set est clairement lancé. Dans celui-ci les nouveaux et anciens morceaux sont distillés avec intelligence. La fièvre monte, le son et l’émotion parfois aussi. On sent la ferveur dans la fosse. Le public suit, chante avec Mademoiselle Katerine lorsqu’elle le lui propose hurle avec elle, l’encourage, lui crie des mots doux aussi parfois qui ne la font même pas ciller. Pas grave. On sent que les musiciens se lâchent et se font plaisir. Il y a de l’énergie, de la maitrise et de l’osmose dans le groupe. C’est bon à entendre.
Les lumières ne sont pas en restent. Elles soulignent en une belle synergie les moments forts et savent s’adoucir au besoin. Le son d’ordinaire fluctuant au radiant est étonnement bon et pas trop bouilli même lorsqu’il augmente au fur et à mesure des morceaux qui cognent ce qui ne gâche rien.
Apothéose dans la fosse avec le fameux ça me vexe et déchainement absolu pour Final qui propulse le concert au rang de fête. Le morceau se finit avec la question de Mademoiselle K au public : « Est-ce que tu reviendras ? »
La front leadeur en profite pour présenter le trio à ses côtés en demandant si c’est pour chacun d’entre eux que le public reviendra. A chaque prénom évidemment, le public acquiesce en une clameur heureuse.
C’est déjà le rappel : Après l’obligatoire Jalouse c’est une jolie version de Someday qui sera jouée juste avant un dernier We’re kissing bye bye bien nommé lui aussi et finissant le dernier album et ce concert au Radiant.
Une heure et demi bien ficelée et plaisante. Plus qu’un job bien fait, un partage indéniable. On y retournera.
Mademoiselle K est en tournée encore partout jusqu’en 2018… Faites tourner !
La set list :
- Bonjour bonjour
- Hypnotisés vers la lumière
- On s’est laissé
- Sous les brûlures
- R U Swimming?
- Hungry Dirty Baby
- J’ai pleuré
- Suckin’ My Brain
- Jouer dehors
- Morning Song
- Glory
- Sick
- Ça ne sera pas moi
- Ça me vexe
- Final
Rappel :