Bien plus qu’un simple effet de mode, les barbus de Kadavar occupent de nouveau le devant de la scène en cet automne 2017. Intitulé Rough Times, ce quatrième album vient compléter une discographie un petit peu inégale et quelque fois répétitive. Enfilez vos vestes en velours, laissez tomber vos rasoirs et branchez vos basses.
Pour re-situer un peu, Kadavar c’est un power trio fondé au début des années 2010. Allemand d’origine, le groupe est vite remarqué pour son style « vintage » tant sur le plan musical que vestimentaire. Le mélange stoner, hard rock, psyché fait immanquablement référence à Black Sabbath ou à Pentagram. L’héritage est lourd, mais leur musique est très convaincante. Le son des 7O’s ressurgit aisément dans leurs chansons et leurs concerts, le premier album est un succès.
Tombés un peu dans la routine, négligeant au passage la qualité de certains titres sur leur deuxième et troisième album, les teutons avaient à coeur de sortir un disque de qualité. Rough Times sera celui la.
D’abord grâce à la volonté du groupe de proposer quelque chose de nouveau. Leurs riffs lourds et massifs sont toujours présents mais on sent qu’ils ont évolué. La qualité des compostions et de la musique suppose beaucoup de travail de leur part. Le groupe navigue entre sonorités 70’s/80’s et sonorités très modernes. Un peu comme si le hard rock venait d’être créé en 2017. Kadavar a su faire du neuf avec du vieux, a su remettre au goût du jour le genre avec un son maitrisé et moderne. Pas de quoi en perdre son latin, mais tout de même l’évolution et la maturité du groupe permet à Rough Times de se différencier largement des autres albums. Les son est impeccable, la diversité des titres au rendez-vous. Pour ce qui est de l’acquis, on citera Skeleton blues, Into the wormhole ou encore Tribulation nation. Pas de doutes sur ces titres, il s’agit bien de Kadavar à 100%. Guitare rapide, basse lourde et rythme élevé.
Pour ce qui est de la nouveauté, Die baby die est certainement le « tube » de l’album. Energique, puissant et imparable, les sonorités sonnent tellement modernes pour le genre. You found the best of me peut faire penser aux Beatles des dernières années et World of evil évoque à l’inverse les Black Sabbath des 70’s. Enfin Vampires propose une ambiance plus planante et un peu inhabituelle pour Kadavar. C’est nouveau, étonnant, terriblement moderne mais surtout très bien réalisé. L’anecdotique Ombre du temps chanté en français, à défaut d’un titre sérieux, clôture le disque de façon originale.
Pas de doute, Rough Times est clairement le plus abouti des disques de Kadavar. C’est toujours un peu pompeux de parler d’album de la maturité, mais il faut bien se rendre à l’évidence à l’écoute de l’opus. Le travail paye toujours selon l’adage et cela se vérifie ici tant le sujet est maitrisé. La recherche d’un son moderne, d’un mélange des genres permet au groupe de proposer quelque chose d’autre pour ne pas lasser son public.
Voila un disque qui assoit davantage le statut du groupe dans le monde du stoner/heavy/psyché, un statut de leader et de créateurs.
– Charles Maire
Artiste : Kadavar
Album : Rough times
Label/distribution : Nuclear blast
Date de sortie : 29/09/2017
Genre : Stoner/psyché
Catégorie : Album rock