Depuis leur premier album éponyme, The Districts n’ont cessé de s’essayer à différentes formes de rock. En 2015, ils nous livraient un album hargneux, saturé mêlant des sonorités grunge à un rock plus conventionnel. Avec Popular Manipulations, ils explorent des pistes nouvelles faites de mélodies entêtantes et de palpitations.
Si nous avions qualifié A Flourish And A Spoil (Fat Possum, 2015) d’album de la maturité lors de sa sortie, c’était sans compter sur les capacités de renouvellement de The Districts. Le groupe formé en 2009 par trois adolescents venus de Philadelphia, Pennsylvanie, se compose dans sa formation originelle de Rob Grote, chanteur et guitariste, Connor Jacobus, le bassiste, et Braden Lawrence à la batterie. En 2016, ils intègrent un nouveau guitariste en la personne de Pat Cassidy.
Popular Manipulations est avant tout un album textuel, bavard qui étaye les aspirations de quatre homme riches d’une plus grande expérience de la vie, de l’amour. On ressent le poids des déceptions amoureuses qui se substituent parfois à l’espoir d’une vie sereine.
Alors qu’on ne cesse d’évoquer la post adolescence de ceux qui se sont connus sur les bancs du lycée, on ne peut s’empêcher de relever que The Districts adressent une chanson à leurs mères avec Will You Please Be Quiet Please ? Un titre au texte inquiet portée par une ligne de guitare claire et une interprétation chorale.
Tout au long des onze titres qui composent Popular Manipulations la batterie de Braden se fait tour à tour discrète ou très présente, proposant une rythmique brute qui accompagne la charge d’urgence contenue dans les textes. La grosse caisse lancinante qui intervient dans de nombreux morceaux (Violet, Rattling Of The Heart,Capable, Why Would I Wanna Be) résonne comme le cœur battant d’un album qui penche vers le tendre en évitant le niais.
La production de l’ensemble révèle une certaine anxiété qui offre cependant plusieurs respirations, notamment avec des titres plus légers comme Fat Kiddo qui malgré un texte toujours sombre est accompagné d’une mélodie qui s’approche d’une pop pure et éthérée. Dans ce même registre, Ordinary Day, évoque une certaine époque de l’indie pop des années 2000 représentée par des groupes comme les belges de dEUS. C’est le cas également avec Why Would I Wanna Be, où la voix haut perchée de Rob provoque le frisson ainsi que sur les plus énergiques Rattling Of The Heart et Point.
En effet , l’album est dans cette veine indie pop qui pique la nostalgie d’une époque révolue annonçant peut être le renouveau du genre ?
Dès la première écoute Popular Manipulations devient un indispensable pour les adeptes comme pour les néo convertis, le groupe surprend et séduit par l’amplitude de son univers musical et l’effet de surprise tient sur la longueur là où certains albums lassent en trois écoutes.
- Adeline Poidevin
Artiste : The Districts
Album : Popular Manipulations
Sortie : 11 août 2017
Label / distribution : Fat Possum Records / Differ Ant
Genre : Indie Pop
Catégorie : Album rock