Samedi matin, 12h15. La foule est d’ores et déjà dense en cette belle et chaude matinée, agglutinée devant la Main Stage 2 et il est rare d’avoir autant de mal à se frayer un chemin au milieu de tout ce monde si tôt dans la journée. Effectivement, nous sommes samedi mais l’attraction de la journée ne se résume pas qu’à cela. Les grands, les beaux, les forts et les surtout nantais locaux d’Ultra Vomit vont se produire d’ici une petite demie-heure sur cette grande scène. Impatiemment attendus, le quatuor nantais entre en scène sur fond sonore… des génériques de leur enfance ! Poussant le vice jusqu’au bout, ils iront même jusqu’à improviser une chorégraphie sur le générique de Fort Boyard. A cela s’ajoute un backdrop avec une erreur dans le nom du groupe : UTLRA VOMIT. Tout va très bien.
Le set débute donc sur le titre Darry Cowl Chamber, extrait d’Objectif : Thunes, le premier album du groupe, suivi de près par Les Bonnes Manières. Le groupe mené d’une main de maître par Nicolas Patra (alias Fetus) s’amusera tout au long des quarante petites minutes qui leur sont accordées, intervenant entre eux et avec le public, faisant participer l’assemblée à leurs conneries toutes plus désopilantes les unes que les autres.
Le titre suivant est introduit par un hommage à un groupe s’étant produit la veille lors du festival, il s’agit bien évidemment d’Un Chien Géant, extrait de leur nouvel album sorti il y a quelques semaines. Dans la lignée canine, ils enchaînent avec leur reprise très métallique de Tirelipimpon sur le Chihuahua, intitulée Mechanical Chiwawa, avant d’interpréter ce morceau que l’on attendait tous. Repris depuis de nombreuses années en version live, il a enfin eu l’immense honneur de se retrouver sur l’album Panzer Surprise du combo. Calojira est un mix entre Calogero et Gojira, que l’on ose qualifier aujourd’hui de meilleure reprise metal d’un titre de Calogero au monde.
Vous l’aurez compris, tous les titres cultes du groupe sont interprétés aujourd’hui, dans la bonne humeur générale, et nous ne sommes pas surpris lorsque le public entier, de la scène jusqu’au niveau des bars et stands de restauration, se met à faire la chenille lorsque retentit la très spéciale version de La Ch’nille. Puis lorsque Fetus sollicite le public pour se séparer en deux afin d’illustrer les deux entités gouvernant le monde, demandant à la moitié de la fosse de se déplacer côté jardin vers le guitariste Flockos pour représenter le pipi, et l’autre moitié de la fosse de se déplacer côté cours afin de représenter dignement le caca avec le bassiste Matthieu Bausson : c’est l’heure du Wall of Chiasse sur Pipi VS Caca.
Enfin, c’est avec un plaisir immense que nous accueillons sur scène Andréas du duo Andréas & Nicolas afin d’interpréter le cultissime et non pas moins repris des millions de fois Je Collectionne des Canards (Vivants), sur lequel de nombreux canards sont lancés en l’air ainsi que des canards à taille humaine slammer (oui oui, je vous le dis, c’était un gros bordel).
Les quatre artistes quittent ensuite la scène sous les applaudissements chaleureux avant de revenir habillés en camionneur et d’interpréter le premier extrait du dernier album, Kammthar, une ode à un camion sur fond sonore de Rammstein. Quand J’étais Petit et sa version dédiée à Lemmy Kilmister lui succèdent avant de conclure finalement le set sur Evier Metal.
Ce fut les 40 minutes les plus intenses, les plus drôles et les plus intéressantes du festival. Ultra Vomit est un groupe que l’on aime détester, mais que l’on adore tout de même par-dessus tout. (Oui, ça ne veut rien dire mais c’est à la hauteur de ce set complètement fou que l’on a adoré!)
- Marion ARNAL