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HELLFEST 2017, dimanche 18 juin 2017, Clisson (44)

Dernier jour à Clisson. Nous concluons notre passage au Hellfest avec une petite dizaine de concerts. Bref, un dimanche quasi-chômé!

Alors qu’Éric est parti à la chasse aux photographies de Skindred puis de Crippled Black Phoenix, je suis convié à deux entrevues : celle de Los Disidentes Del Sucio Motel, invités hier sur la scène de la Valley, puis celle de Guillaume Bernard, le guitariste de Klone (voir interviews).

(…) Je retrouve notre photographe à l’issue du show planant des Phoenix. Show qu’il a apprécié et pour lequel, je partage son sentiment (soit dit en passant, ce concert puissant et mélodique fut la toile de fond de mes deux interviews…). Nous décidons dans la foulée de déjeuner, car à partir de 16h nous enchaînerons tous les spectacles et il sera impossible de faire une pause (pas facile la vie). Retrouvant notre mètre carré de la veille, nous grignotons avec les tumultueux Deez Nuts en fond sonore.

16h, nous pointons à la Valley. Les Italiens d’Ufomammut font alors trembler la toile du chapiteau, à moins que ça ne soit le vent… En vérité, il fait encore plus chaud aujourd’hui que les premiers jours ! Le trio stoner assure un show maousse et riche en headbangings, notamment du bassiste au faux airs de Troy Sanders. Comme quoi, il n’y a pas qu’Elvis et Johnny qui ont droit à leur(s) sosie(s).

Après ce set décapant, nous nous rendons en bons profanes sur la scène voisine pour écouter Arkhon Infaustus. Les Français encapuchonnés ne font pas dans la dentelle mais dans le black metal… les riffs sont affûtés, le chant éructé, les rythmiques d’outre-tombe. « L’enfer, c’est les autres » disait Sartre ; il devait certainement penser à ces musiciens. Finalement, nous nous octroyons un nouveau break au quartier VIP… Alors que nous sirotons un soda made in Breizh, un photographe improvise une séance de shooting avec un homme dans le bar à l’architecture squelettique. C’est Franky Costanza, ex-batteur de Dagoba me confie-t-on. L’homme est souriant et se plie à toutes les sollicitations de selfies.

Ne tardons pas tout de même car Pentagram doit investir la proche Valley. Comment ne pas assister au concert de ce groupe cultissime de doom ! Un hic tout de même : Bobby Liebling, le chanteur increvable n’est pas de la partie. L’homme est actuellement en prison aux Etats-Unis. Bravo ! C’est donc en trio que la formation évolue, avec le guitariste Victor Griffin qui reprend au pied levé la charge de frontman avec brio. Preuve en est que Pentagram reste fidèle à sa réputation de beautiful losers

Nous gagnons la MS1 pour le concert d’Alter Bridge, l’occasion d’applaudir les anciens Creed, dont Mark Tremonti. Ici, la dextérité du guitariste se conjugue à merveille avec les envolées vocales de Myles Kennedy, dans un savant mélange de grunge et de metal. Sous un soleil dévorant, le quatuor frappe fort, ce qui est un excellent échauffement avant la proche venue de la bande à Tom Morello.

À 19h40, nous nous hasardons sous le chapiteau de l’Altar – une scène que nous avions boudée jusqu’alors – pour le grand retour des Suisses de Nostromo. Croisés 6h plus tôt dans la Press Area, ces hommes décontractés se sont métamorphosés sur les planches. Leur musique est semblable au mitraillage permanent d’une sulfateuse. Javier, le chanteur, pousse d’incroyables hurlements hardcore et tel un cow boy avec son lasso, il fait tournoyer son micro comme pour attraper la foule. Le show est musclé et prend aux tripes les aficionados présents. Souvenir marquant : une jeune femme est au cœur du public, recouverte de papier bulles et d’un casque. Pas folle la guêpe !

Nous les laissons se bousculer joyeusement car à la même heure, les vétérans de Blue Öyster Cult prennent possession de la Valley, avec un dress code qui tranche nettement avec nombre de formations vues ce weekend. Mais l’habit ne fait pas le moine ! En entrée, Buck Dharma nous sert The Red & the black, une folle cavalcade hard rock avant de poursuivre avec des plats de résistance aux allures progressives, comme Then came the last days of may. Pour les plus gourmands, ils se sustenteront avec les standards que sont Godzilla et (Don’t fear) the reaper.

20h20, arrivée de la dernière grosse écurie de cette 12e édition, les Prophets of Rage. Comprendre Rage Against the Machine version 3.0 : soit Morello, Commerford et Wilk plus le duo détonant Chuck D de Public Enemy et B-Real, ainsi qu’un DJ. Dès l’intro de Testify, des milliers de spectateurs commencent à jumper. Les circle pits et autres pogos pullulent à grande vitesse dans le public. Quand ce ne sont pas les slammers qui recouvrent une foule turbulente mais à l’esprit bon enfant! La poussière – invitée phare de weekend – s’élève  à nouveau dans le ciel bleu clissonnais. La température également. (…) Une brève immersion dans l’univers du hip hop est faite à mi-parcours du set. Le rappeur de Cypress Hill alors vêtu d’un chèche rouge, un accessoire de mode peu répandu dans l’univers du rock, descend dans le pit afin de se frotter à cette assistance survoltée, avant que le groupe ne reprennent les armes avec Sleep now in the fire. Lors du titre Like a stone d’Audioslave, les rappeurs se sont retirés et le micro trônant au centre de la scène reste terriblement muet. Seule la foule est invitée à se substituer à Chris Cornell, décédé il y a un mois, jour pour jour. Ces enragés nous tireraient presque une larme ! Bien décidés à enflammer la scène principale ce soir, les Prophets of Rage enchaînent les classiques des RATM avant de conclure avec leur brûlot Killing in the name. Mention très spéciale pour Éric qui a shooté de façon épique, lorsqu’il n’était pas sollicité afin de porter un slammer.

On ressort de là détrempés et heureux. Cependant, pas le temps de flâner, il reste encore du pain sur la planche. Ben Barbaud n’a pas prévu de faire retomber l’ambiance comme un soufflet. En effet, Clutch, encore un groupe monumental, a posé pour une heure ses flight cases sur la Valley. Hors de question de rater cela ! Mastiquant chewing-gum sur chewing-gum, Neil Fallon a la dégaine d’un hipster, qui envoie à la face du public sa musique brute de décoffrage, alliant stoner et blues rock. La formation du Maryland a de l’énergie à revendre et n’hésite pas à repasser l’horaire imposé !

Après 6 concerts grandioses, une pause s’impose. Pendant ce temps, Marion couvre les Linkin Park sur la Main Stage 1 (voir le live report). Nous décompressons une dernière fois avant de poursuivre avec les mythiques Hawkwind. Certes le line up a été revisité X fois (Dave Brock, le guitariste originel est néanmoins au rendez-vous), mais la recette est toujours la même : du space rock avec un son surpuissant, rehaussé d’une projection d’images kaléidoscopiques, saturées en couleurs et bardées d’effets spéciaux kitsch. Bref, Retour vers le futur ! D’ailleurs, c’est sur cette note ultra positive que nous concluons notre premier Hellfest. (…) Une dernière fois, nous traînons à travers ce site remarquable avant de nous éclipser. Demain est un autre jour.

HELLFEST 2017 – LUNDI 19 JUIN – le jour d’après…

 

Ça y-est le Hellfest blues nous a atteint ! Aujourd’hui pas de concert, aïe ! Le manque se fait sentir. En plus, nous devons aussi regagner l’Est ! (…) Installé dans la zone d’embarquement du bouillonnant aéroport Nantes Atlantique, je profite du temps à tuer avant mon retour en Alsace pour débuter le récit de ce weekend. Le lieu est bondé en personnes porteuses de bracelets du festival, de t-shirts Slayer, Mastodon et prêtes à embarquer, avec un groupe de seniors. D’autres attendent là, à même le sol… Bienvenue au « Hellfest Airport Nantes-Clisson ».

Du coup, écrivons avant que les souvenirs s’envolent…

-Benoît GILBERT

Crédits photos : Eric

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