Arrivés dans la soirée à notre pied-à-terre de Torfou pour cinq jours, nous filons d’emblée en direction de Clisson afin de découvrir en avance le site qui nous accueillera demain matin.
Premier constat : nombre de routes sont déjà barrées ; la sécurité est en place. Les festivaliers aussi. Les campements sauvages ont fleuri sur le moindre petit espace vert appartenant aux grandes surfaces, aux abords d’une église, le long des vignes, chez les riverains, … Les plaques minéralogiques trahissent la résonance internationale de l’événement de ce weekend! (…)
Clisson. Nous y voilà. Son château illuminé nous salue alors que nous franchissons le pont qui enjambe la Moine. Ici, la vie nocturne bat son plein, les bars et les restaurants à emporter sont déjà sur le pied de guerre. Au détour d’une rue de la petite commune de 6700 habitants, une foule s’est massée à l’entrée d’une maison de ville. Roulant au pas, nous devinons dans l’entrebâillement de la porte un concert sauvage au rez-de-chaussée. Ce soir, c’est une mise en bouche, un warm up comme dirait l’autre. (…)
Pourvu d’une autorisation, nous parvenons tout de même à passer les check points installés pour l’occasion. A tel point que nous arrivons dans une allée technique nous offrant notre première vision du festival, la tente de la Press Area. Une bâche immense à l’effigie des gloires du rock, et particulièrement du metal, est largement éclairée et transperce la noirceur de la nuit. (…)
Second constat : trouver une place aux abords du site ce soir est une gageure. Qu’en sera-t-il vendredi matin ?! (…) Nous atteignons péniblement le point de chute prévu puis marchons jusqu’à l’entrée VIP aux allures d’amplificateur géant Orange pour retirer nos pass de façon à ne pas perdre de temps demain. Première mission accomplie ! (…)
Des concerts d’échauffement ont également lieu ce soir sous le chapiteau du Metal Corner, attirant les plus déterminés à vivre le Hellfest de A à Z. Débarquant à une heure plus que tardive, nous déambulons sur le site avec pour fond sonore la fin d’Opium du Peuple puis la décharge assénée par Leather Priest. (…)
Troisième constat : nous nous prenons une vraie claque en pénétrant dans la zone commerçante en amont du Hellfest, quelques 10h avant le début des hostilités. Partant sur la droite, nous découvrons le Market Corner, son chapiteau, ses boutiques musicales, ses snacks déjà pris d’assaut et à son terme, le camping officiel qui se peuple au fil de la nuit clissonaise. Les tonnelles et autres tentes se montent dans une réelle bonne ambiance. Ça parle fort – concerts obligent – et dans de nombreuses langues … Quand on vous disait que Babylone connaîtrait l’Enfer, c’est vrai ! D’ailleurs, ça se bouscule même au portillon… Faisons demi-tour, direction le Hellcity Square. (…) Bienvenue dans un décor punk semblable à l’artère principale de Camden à Londres, avec ses objets géants suspendus aux façades des boutiques. (…)
Nous nous sustentons avec de copieux sandwichs avant de prendre une boisson. Toutefois, la carte Cashless qui doit permettre de gagner du temps et de ne pas utiliser d’argent liquide n’est pas activée (un running gag qui durera jusqu’au lendemain soir). Consolations : je ne suis pas le premier à être dans la panade… et puis le bar réagit vite en offrant la consommation. Le Hellfest commence vraiment bien ! (…)
Clou du spectacle ce soir, nous découvrons à quelques mètres de là, derrière des grilles encore fermées, avec son allure de monument gothique, l’antre du Festival infernal… Demain ! Enfin, dans quelques heures car il est tout de même 02h30 du mat’. Nous décidons de rentrer : le réveil risque d’être compliqué et puis il faut tenir 3 jours ! Nous n’avons qu’un seul regret ce soir : avoir laissé l’appareil photo au gîte…
-Benoît GILBERT
Crédits photos : Benoît GILBERT