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TOOTHLESS, The Pace of the Passing

Il y a déjà un an, les fans de Bombay Bicycle Club apprenaient tristement que le groupe de rock indépendant londonien, décidait de faire un break d’une durée indéterminée. Jack Steadman, Jamie MacColl, Suren Saram et Ed Nash tiennent cependant à rassurer leurs fans et déclarent que « pour un groupe qui a été ensemble depuis autant de temps, nous sommes toujours incroyablement proches, probablement encore plus que lorsque nous avons formé le groupe. ». Le quatuor a d’ailleurs annoncé à l’époque que nous n’aurions pas besoin de patienter très longtemps avant de voir naître de nouveaux projets, notamment en solo. C’est désormais chose faite avec Ed Nash, le bassiste et choriste du groupe, qui revient en 2017 avec son album The Pace of The Passing, sous le nom de Toothless.

 

Des choix musicaux assumés….

Si The Pace of the Passing est une réussite, c’est en grande partie grâce à la maîtrise et au soin apporté aux chœurs par Ed Nash. Tous les morceaux nous gratifient d’un réel travail sur l’harmonisation et sur les effets vocaux, qui contribue à dégager une sensation constante d’apesanteur et de légèreté. Le timbre presque androgyne d’Ed Nash est parfaitement exploité, se mêlant brillamment à des voix féminines comme celle de la chanteuse Marika Hackman pour Palm’s Backside, ou celle de Luiz Lawrence dans Party For Two. La guitare, de son coté, se contente souvent d’un rôle d’habillage, mais brille aussi par des arpèges efficaces comme dans The Sun Midlife Crisis ou The Midas Touch. Quant au clavier et à la basse, ils participent, au même titre que les chœurs, à la création d’une atmosphère aérienne qui enveloppe chaudement la plupart des titres.

 

…à la fois rythmés et mélodiques.

L’aisance vocale d’Ed Nash est donc sans surprise mise au service de ballades mélodieuses très réussie, mais pas seulement. The Pace Of The Passing sait aussi dégager une belle énergie avec des compositions plus rythmées. C’est le cas, entre autres, de Sisyphus, dévoilée en novembre 2016, que l’on peut considérer comme l’une des meilleures créations de l’album, sans être pour autant totalement représentative de son ambiance générale. Le rythme simple et efficace qu’offre la batterie, impulse une énergie imparable à un morceau qui profite de plusieurs montées vocales et instrumentales tout à fait jouissives. Mais le titre qui illustre sans doute le mieux le mariage réussi entre la douceur de certaines compositions et l’énergie des autres, c’est sans doute You Thought You Was My Friend. Le couplet rock à la fois puissant et planant devient étonnamment un parfait tremplin pour un refrain plus pop, qui nous révèle un duo guitare/voix d’une pureté saisissante. Cette alternance des tons se transforme, à la fin du morceau, en une intense fusion libératrice qui procure une sensation d’extase et de plénitude. La force de l’album réside d’ailleurs dans sa capacité à offrir à chaque morceau au moins un passage marquant, preuve d’un travail de composition soigné et intelligent.

 

The Pace Of The Passing est incontestablement une réussite. On peut néanmoins noter que Charon, la première piste de l’album, n’était peut-être pas la meilleure entrée en matière possible. Bien que de bonne qualité, ce morceau ne semble pas assez fort et emblématique pour ce rôle d’introduction. En revanche, l’album s’offre une conclusion de rêve grâce aux sublimes The Sirens et Terra qui nous laissent remplis d’attentes et d’impatience pour un éventuel prochain album. Ce qui est certain, c’est qu’Ed Nash montre avec le prometteur The Pace of The Passing que la richesse de son univers musical méritait amplement qu’on y consacre un album.

 

  • Mickaël DESCIEUX

Artiste : TOOTHLESS

Album : The Pace of the Passing

Label / Distribution : Island Records

Date de sortie : 27 janvier 2017

Genre : rock

Catégorie : Album rock

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