Damien Saez était de retour à Dijon où il a passé une grande partie de sa jeunesse pour un concert au Zénith dans le cadre de sa “tournée du Manifeste”.
Je dois reconnaître que c’est en grande partie par curiosité que je me suis rendu à ce concert, après une longue hésitation. Je n’ai jamais “accroché” à l’œuvre de cet artiste mais un personnage qui rempli des “Zénith” dans toute la France en dehors de tout circuit promotionnel “classique” ajouté à des échos très positifs des concerts précédents, a fini par me convaincre.
Le Zénith n’est pas tout à fait en configuration maximale mais le public a répondu présent et on a beau s’y attendre on est surpris. Sur cette tournée, les concerts revêtent un certain caractère conceptuel, alternant moments très rocks, moments acoustiques, voir intimistes, entrecoupés de projections cinématographiques ou littéraires. Le public découvre une véritable œuvre qui se dévoile soir après soir, avec parallèlement une diffusion sur Internet sans quoi il serait nécessaire de suivre toute la tournée.
Le personnage semble à l’aise, la voix – que l’on appréciera ou non – est juste, le groupe qui l’accompagne est composé de “vieux briscards” qui ont fait leurs preuves avec de nombreux artistes par le passé et semblent s’entendre à merveille.
Comme attendu, Saez, que ce soit par ses chansons ou ses interventions, nous délivre un discours “anti-système”… tout y passera ou presque, des politiques à l’industrie du disque, de Deezer/Spotify à Facebook en passant par Twitter… pas certain que tout le public s’y retrouve mais peu importe, avec des places à 43€ et des bières à 7€50 nous ne sommes plus à une contradiction près.
Musicalement, les moments “rocks” on du mal à me convaincre, certes l’ambiance est à son comble et la fosse – de plus en plus dense – bouillonne mais la musique manque à mon sens de personnalité, les “ficelles” paraissent grossières et faciles, je ne “rentrerai” jamais dedans… Par contre quand Saez prend possession de la scène tout seul avec sa guitare acoustique, que le discours devient plus poétique que politique, l’émotion transmise me parait bien plus subtile et sincère et là on passe un bon moment.
Vous l’aurez compris, cette “expérience” ne changera pas vraiment la vision que j’avais de Damien Saez, ni convaincu, ni déçu. Il ne s’agit là bien sûr que d’un avis très personnel et je respecte énormément sa démarche, 3h45 de concert, peu d’artistes offrent cela de nos jours. Le public y a très largement trouvé son compte et c’est bien là le principal.