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THE JESUS & MARY CHAIN, Damage & Joy

Clés de voûte d’un line-up sans cesse renouveler, les frères Reid, rois de l’embrouille et de la noise pop ont enfilé le bleu de chauffe pour nous offrir ce Damage & Joy, 7e album de l’un des plus culte combo d’outre manche. 19 ans après leurs dernières joutes studio mouvementées, c’est en paix qu’ils ont remis les watts… Réjouissant.

On a presque tout dit, tout entendu, et tout écrit sur eux.

Depuis Psychocandy, leur 1er album génialissime sorti en 1984, et des années ponctuées de perfs live surréalistes, de provocations, de lattages de gueule,  de scandales d’état, et autres embrouilles fratricides sous LSD, The Jesus & Mary Chain a construit sa légende pour devenir une influence Majuscule Underground, biberonnant des dizaines d’artistes et groupes, pour la plupart reconnus, dans tout l’empire britannique et bien au-delà… Sonic Youth, les Pixies, les Stones Roses, My Bloody Valentine, les Kills et j’en passe des ribambelles, tous revendiquent fièrement leur vénération du groupe des frangins.

Longtemps (très) fâchés, depuis leur dernier album pour être précis (Munki, 1998), Jim et William ont débuté leur psychotique médiation autour de 2005, agrémentant leurs parcimonieuses retrouvailles, de concerts nostalgiques et de compils plus ou moins inédites. Jusqu’à ce qu’en 2015, l’annonce de la préparation d’un vrai nouvel album éclate à la face du monde.

Entre le trop méprisé Munki et cet excellent Damage & Joy, 19 ans ont coulé sur la Clyde de Glasgow. Les esprits se sont calmés, les mèches ont grisonné, la peau s’est tanné, et pourtant…

Dès l’intro d’Amputation, la saturation distinctive des Jesus réapparaît comme au premier jour. A croire qu’entre ces 2 albums le temps s’est arrêté.

Sous la baguette de Youth (Killing Joke), dans son home-studio espagnol, évidemment entourés de quelques muses backing-vocals, dont Linda,  la sœurette, mais aussi la starlette Sky Ferrara ou encore Isobel Campbell,  le Jesus retrouve l’instinct et l’inspiration. A la croisée du meilleur Velvet et des ballades pop sixties surannées, le groupe déroule 50 minutes de pur bonheur a défaut de vraies surprises.

Tantôt prédateurs à l’ancienne (Mood Rider), vandales gloutons (Facing Up to the Facts), désœuvrés mélancoliques (Los Feliz), ou lunatiques ( War on Peace), les Jesus & Mary Chain restent toujours aussi fascinants tant leurs ténèbres sont aussi ouatés que profond.
A l’arrivée, et à l’aube de l’obtention de leur carte vermeille, les Jesus rappellent aux prétentieux p’tits jeunots qui pourraient en douter, qu’avec leurs sens inné de la pop lourde et blessée, ils sont encore et resteront des kings incontournables. Et comme ils le clament sur leur dernier morceau de l’album : Can’t Stop The Rock.

  • Peterpop

Artiste : The Jesus & The Mary Chain
Album : Damage & Joy
Label/Distribution : Artificial Plastic Records / Warner
Date de sortie : 24/03/2017
Genre : Pop/Rock Indie
Catégorie : Album Rock

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