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INTERVIEW : WARHAUS

Il fait beau et frais lorsque nous arrivons au Scènacle en ce samedi 18 février après-midi, nous entendons les balances de Warhaus depuis la rue et nous sommes d’excellente humeur. Une demie-heure se passe, Maarten Devoldere sort de la salle de concert et nous invite à le suivre dans la loge de Bayonne, pendant que ce dernier est sur scène. Vingt minutes et une bière renversée plus tard, nous ressortons du Scènacle heureux d’avoir rencontré un artiste aussi talentueux et agréable. Retour sur une entrevue aux milles facettes.

Sensation Rock : Connaissais-tu Besançon avant de venir ici aujourd’hui ?
Maarten Devoldere : Non, en fait déjà, je le prononçais… Pas très bien… Hier quelqu’un m’a demandé où nous allions jouer ce soir, et j’ai répondu “Béquanquon” donc…

On prononce Besançon (rires)
Oui je sais maintenant, je pense que je m’en souviendrai toute ma vie.

Êtes-vous heureux d’être ici ?
Oui, nous sommes très contents. C’est comme euh… Hier, nous avons joué à Dijon, c’est le même festival et c’est super chouette, donc nos attentes sont très hautes ! Et puis j’adore la salle.

Le projet Warhaus est né il y 5 ans, mais l’album n’est sorti que cette année. Selon toi, qu’est-ce qui fait que c’était le bon moment de publier We Fucked a Flame into Being ?
J’étais beaucoup trop occupé avec Balthazar, c’est la seule raison. Je veux dire, j’aurais pu le sortir bien plus tôt, mais je n’aurais jamais pu le promouvoir, et faire des concerts avec ces chansons. Je voulais attendre et faire tout bien comme il faut.

Tu as passé beaucoup de temps à travailler avec Balthazar. Qu’est ce qui t’a amené à travailler seul ?
Euh… Comment je suis arrivé à travailler seul.. Alors, avec Balthazar la façon dont on écrit n’est pas… Tu sais, on se met derrière le piano, et on écrit les chansons ensemble. Enfin, du moins, chacun écrit pour lui, et après on se remet ensemble et on partage les idées. Donc l’écriture en elle-même est plutôt solitaire, même avec Balthazar, et cela a changé ma façon de voir les choses. Et puis pour Warhaus, j’ai travaillé avec le guitariste, et avec Sylvie “la fille qui chante” (ndlr : en français dans le texte), donc c’est tout mon son, mais cela reste du travail de groupe. Je suis juste le boss. (rires)

Justement, comment est née la collaboration avec Sylvie Kreusch ?
Sylvie avait un groupe, Soldier’s Heart, qui s’est séparé maintenant, et ils nous ont suivi et ont fait nos premières parties avec Balthazar, il y a environ trois ans. C’est comme ça que je l’ai rencontrée. Et puis ça a vraiment commencé quand je l’ai vu sur scène, on était très jeunes tu sais il y a quelques années de ça, et la première fois que je l’ai vu faire le show sur scène, j’ai été épaté. Je me suis dis très vite que je voulais absolument cette fille dans mon projet, je la voulais sur scène avec moi. C’est comme ça que j’ai commencé à travailler avec Sylvie.

Dans tes chansons, tu parles beaucoup des relations amoureuses. C’est un sujet qui revient souvent, pourquoi l’as-tu choisi ?
Je pense que ce sont beaucoup de chansons d’amour, excepté pour Against the Rich. Je ne sais pas si c’est vraiment à propos des relations en général, mais c’est définitivement à propos de l’amour. Et je sais que c’est un cliché de continuer à écrire des chansons d’amour, mais c’est comme ça, ce sont des choses inspirantes.

Je ne me vois pas écrire à propos des nuages, du temps qu’il fait, etc., c’est aussi que je m’intéresse à ces choses, cela me touche dans le sens où j’ai envie d’écrire des chansons à ce propos. C’est très… hum… Tu sais je pense que je suis un écrivain extrêmement introverti, c’est juste que j’écris des chansons avec mes doutes et mes démons personnels. Oui, c’est juste que je garde… je ne sais pas… Tu sais des fois je pense à arrêter d’écrire ce genre de chanson, et puis finalement tu rencontres à nouveau quelqu’un et tu te remets à écrire une chanson d’amour (rires).

On retrouve chez toi du Bob Dylan, du Leonard Cohen et même du Serge Gainsbourg. Mais toi, quelles sont tes influences musicales ? Tes précurseurs ?
Je pense que tu as dit les trois vrais grosses influences. Oui, j’aime ces gens-là, et puis Bowie aussi… Et bien d’autres. Je veux dire, je ne connais pas trop la musique pour être honnête, donc je… Je n’écoute pas trop de musique, donc je pense que j’ai juste besoin de connaître les auteurs/compositeurs classiques, alors pour moi c’est un peu logique d’écouter Bob Dylan, Leonard Cohen etc.

On retrouve beaucoup l’esprit de Balthazar dans tes morceaux, peut-être par ta voix. C’est quelque chose que tu voulais ?
Oui, alors… J’ai pensé à ce sujet là et le fait est que… Je pense que la raison pour laquelle j’ai fait ce projet, ce n’est pas parce que je veux explorer une autre direction musicale, ce n’est pas parce que je veux faire des expériences avec des beats électroniques ou quoi que ce soit, parce que j’aurai très bien pu le faire avec Balthazar.

C’est juste que pour moi, c’est une autre façon de travailler. Je veux dire, là je ne travaille pas avec les membres de Balthazar, mais je travaille avec d’autres personnes et c’est la raison pour laquelle j’adore faire ce que je fais.
Et bien sur, je veux dire, Balthazar… Je suis hors de la créativité derrière Balthazar, donc ça a du sens que cela sonne pareil, parce que ce n’était pas mon objectif de faire autre chose, c’était juste mon objectif de faire un album aux sonorités plus personnelles.

Est-ce que tu écoutes des groupes français ? Un projet t’a-t-il marqué ?
Oui ! J’ai beaucoup écouté Phoenix, et le groupe Air aussi!
Je pense que Air est vraiment, vraiment… Je veux dire qu’ils… Est-ce qu’ils existent toujours où se sont-ils séparés ?

Ils existent toujours.
Cool. Tu sais, quand le premier album est sorti, ils étaient très tendance, mais si tu réécoutes leurs chansons aujourd’hui, il n’y a pas vraiment de mise à jour… Et tous mes titres préférés sont plutôt anciens, et quand tu écoutes une chanson comme Sexy Boy (chantonne les paroles), ça sonne très frais. C’est génial.
Et pour le reste heu… Il y avait ce groupe, avec une fille et un garçon, un peu… roots. Roh je ne sais plus, je ne me rappelle plus de leur nom. sinon j’aime La Femme. Et toutes les chansons un peu classiques, j’aime l’amertume de ces artistes, de ce genre de chansons… (chantonne On Ira de Joe Dassin)

Selon toi, quel est l’endroit idéal pour écouter ton album ?
Mon album ?! Euh… Je ne sais pas, les gens me disent souvent que… l’on doit être préparé à écouter cet album, parce qu’il est un peu sombre, et intense, et on ne pense pas que tu peux l’écouter à n’importe quel moment de la journée…
Je pense que c’est dommage, parce que j’aurai aimé faire de la musique que les gens peuvent écouter chez eux, quand ils sont en rendez-vous ou qu’ils ne sont pas seuls.
Enfin bon, personnellement, j’aime écouter de la musique quand je fais du sport, parce que tu es toujours hyper concentré et je suis toujours dans une émotion romantique quand je vais courir. Donc oui, quand on fait du jogging. La nuit. (rires)

Veux-tu ajouter quelque chose ? Le mot de la fin ?
Achetez l’album. il est cool. Et merci à vous.

 

Un grand merci à Maxence BAZIN de [PIAS] pour l’organisation de cette entrevue, à Maarten Devoldere pour le temps qu’il nous a accordé et à toutes les personnes qui ont fait de cette journée un excellent moment.

  • Interview réalisée par Eugénie BURNIER, Benoît GILBERT et Marion ARNAL
  • Retranscription par Marion ARNAL
  • Crédit photographie : Benoît GILBERT
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