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FESTIVAL GENERIQ : SURVIVE, PARADIS, MESPARROW, ALEX CAMERON, vendredi 17 février, Le Moloco, Audincourt (25)

En ce quatrième jour du festival Génériq, le Moloco accueillait ce Vendredi 17 Février 2017 quatre groupes aux influences et univers bien distincts qui ont su générer une ambiance à la fois éthérée et nostalgique. Au programme, le très attendu quatuor synthwave texan, Survive, mondialement connu pour sa participation à la composition de la bande originale de l’excellente série Netflix Stranger Thing. Mais aussi Alex Cameron, Mesparrow et Paradis. Retour sur cette soirée aérienne parée d’une certaine forme de second degré.

La soirée commence par ce qu’on estime être la découverte de ce vendredi. Alex Cameron, guitariste, interprète – voire performeur- du trio australien éponyme entame le set par une prestation déroutante teinté d’autodérision. Chemise blanche, pantalon noir pour lui avec un déhanché lascif et provocateur et des yeux hallucinés. Tenue atypique pour le batteur, sorte de complet bleu marine à pois blancs dont la tenue de soirée la plus proche s’apparente plus à un pyjama.

Après de nombreuses années de galère musicale, Alex Cameron s’estime plutôt satisfait d’être ici pour nous vendre son album…sorti il y a trois ans. Egal à sa réputation de loser invétéré, il se lance dans des monologues drolatiques dépeignant le statut précaire du groupe et leur espoir d’avoir un jour les moyens d’embaucher quelques backliners.

Le saxophoniste encourage d’un regard fiévreux le leader dans ses élucubrations tout en tapotant son instrument de musique qu’il aura tout de même peu fait sonner au cours du concert. Au milieu de ce show déglingué, se dégage quelque chose d’avant-gardiste qui groove et enchante complètement la foule, oscillant entre le rire et la surprise de satisfaction devant cette pop eigthies un peu dingue.

Nous pourrions écrire encore des lignes sur le set d’Alex Cameron, comme nous aurions bien passé plus de temps en sa compagnie ce soir-là tant sa prestation fut percutante. Néanmoins Mesparrow vient prendre le relais. Difficile de se mettre dans une ambiance plus sentimentale et portée par la voix sibylline de Marion Gaume après les quelques fous rire lâchés au cours du premier show.

D’autant plus lorsque le groupe français subit un problème technique qui perdure. La chanteuse ne se laisse pas démonter par cet aparté incommodant et propose au public d’effectuer avec elle quelques vocalises qu’elle survole avec grâce jusqu’au retour du son. Il ressort de cette prestation une ambiance lyrique, centrée sur des expérimentations électroniques où la voix enregistrée de la chanteuse marque le rythme. Les paroles sont principalement en français. On s’approche d’une pop rêveuse qui nous semble un peu téléphonée au vu du nombre de projets partant dans cette direction qui se construisent actuellement. L’instant est agréable mais trop lisse à notre goût.

Le troisième groupe de la soirée, le plus attendu au vu de la foule grandissante qui se forme à l’intérieur de la salle, est Paradis, groupe électronique français. Chemises blanches pour chacun, effet lumineux façon boule à facettes, voix vaporeuse avec des paroles proche du répertoire de variété française des années 1980. Les rimes sont faciles mais clairement assumées. On croirait par moment avoir fait un bond dans le passé et s’être retrouver à une boom dans les années 1980.

On pourra dire ce qu’on veut du manque de complexité des paroles de titre comme Toi et Moi ou encore Recto Verso, néanmoins les morceaux sont dansants et conduisent l’auditoire à sortir du statisme dans lequel il s’était réfugié. Le set est efficace et se termine sur la reprise La Ballade de Jim d’Alain Souchon, tout à fait représentatif de la ligne de conduite respectée par le groupe. Un moment charmant et ludique teinté de nostalgie.

Il est déjà tard et la salle s’est malheureusement vidée lorsque le groupe texan investit de ses machines l’espace scénique du Moloco. Ils sont quatre, composent depuis huit ans, chacun est caché derrière au minimum deux machines. Plusieurs Arp Odyssey, un séquenceur Six Track et nombre de synthés sont nécessaires pour produire ce son si spécifique, aux confins de Jean-Michel Jarre et de Vangelis. On est saisi d’émotions à l’écoute du morceau A H B qui a bercé bien plus que le simple visionnage de la série Stranger Things, mais a investi notre imaginaire. Le set se déroule sans transition, dans une continuité de stridences et de plages plus douces. C’est hypnotisant, les sonorités s’écoulent dans un flux sous fond visuel nimbé de couleurs sombres.
Ce seront donc l’ouverture et la fermeture de cette soirée qui nous auront le plus marqué, l’un pour son ton bigarré rempli d’autodérision, l’autre pour son envoûtement.

-Solène Barbier
-Clémence Mesnier

 

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