Ce samedi soir les Dropkick Murphys font leur retour en Alsace, deux ans après leur dernier passage pour la Foire aux Vins de Colmar en ouverture d’Iggy Pop. Histoire de se mettre dans l’ambiance avec quelques Guinness, on commence par le match de l’Irlande en ouverture du 6 Nations dans un pub. Visiblement d’autres ont eu la même idée.
Arrivé au Zénith de Strasbourg, la jauge de 8 000 places est bien remplie. De nombreux allemands ont fait le déplacement pour l’événement. Les londoniens de Skinny Lister font leur entrée pour l’ouverture de la soirée. Les 6 musiciens nous proposent une folk rustique, rythmée par la contrebasse et l’accordéon. La chanteuse laisse souvent le micro au guitariste, mais anime la scène en dansant. L’ambiance est bonne dans le Zénith, et le public tape dans les mains au rythme de cette musique entraînante. L’ensemble du groupe a une vraie présence et fait monter l’ambiance, emmenant le public de droite à gauche, mais voilà déjà le moment pour les anglais de quitter la scène. Nous les retrouverons à la sortie, dans le hall du Zénith, proposant leur album à la criée, le dédicaçant à la demande.
Le temps de changer le matériel, et on sent déjà que l’ambiance va être tout autre avec Slapshot. En effet, le backdrop du groupe arbore un Bulldog et les roadies semblent eux aussi plus féroces. L’entrée du groupe sur une musique de péplum ne fait que confirmer cette impression, les 4 membres ont le crâne rasé, les oreilles décollées et le chanteur balance d’entrée « We are Slapshot and we are an Hardcore band ». La batterie et la basse sont assourdissantes et les premiers pogos ne se font pas attendre dans la fosse, alors que Jack ”Choke” Kelly, chanteur du groupe, hurle ses paroles.
Le son est brutal et le groupe renforce constamment cette impression, le chanteur frappant l’air aux coups de la batterie. Un groupe de Hooligans qu’on embête pas à la sortie d’un bar. Choke en ajoute encore, hurlant « Do you know what is hardcore ? » avant que la brutalité du son ne monte encore d’un cran. Une petite accalmie s’invite dans le set, la batterie et la basse ralentissant pour laisser le guitariste du groupe jouer quelques riffs de mythiques titres du répertoire Hard Rock. Après la folk de Skinny Lister, les Slapshot nous ont proposé un son bien bourrin entraînant pogos alors que la pression dans la fosse se fait de plus en plus intense.
Les Dropkicks sont maintenant attendus avec leur savant mélange de folklore et de punk. 21H25, If The Kids Are United de Sham 69 résonne dans la salle strasbourgeoise. Le rideau tombe laissant apparaître les boys, baignés d’une lumière éblouissante. Dropkick Murphys débutent avec The Lonesome Boatman, extrait de leur nouvel album. Un chant utilisé par les supporters du Celtic Glasgow et qui fonctionne tout aussi bien dans un Zénith pour mettre l’ambiance.
Le public est conquis, l’ambiance déjà étouffante. The State of Massachusetts n’arrange pas les choses, entraînant pogos et slams, alors que la pression fait souffrir les premiers rangs. Les nouveaux morceau extraits de 11 Shorts Stories Of Pain And Glory sont tout aussi connus du public. The Wild Rover, morceau plus folk, joué dans une salle baignée vert, apaise quelque peu la foule, permettant au public et musiciens de souffler. Le refrain reste cependant hurlé par le public qui connaît ce classique du répertoire irlandais.
La pause est de courte durée, avec un retour immédiat à des chants plus rock. Nouvelle accalmie avec Blood, jouée devant un écran en affichant le clip et les paroles. Le public, toujours aussi chaud, chante avec le groupe. Les Dropkick savent parfaitement mettre le feu, mêlant folklore celtique et punk rock. L’ensemble des musiciens ont une vraie présence, le chanteur quant à lui ne quitte pas l’avant scène, venant se pencher en tendant son micro au dessus des barrières. Les titres se suivent avec toujours la même efficacité, Sandlot et ses « We were Young » puis Walk Alone, chanté par Al Bar comme un prêche repris par le public du Zénith.
Johnny I Hardly Knew Ya, autre titre du folklore irlandais, qui fait partie de leurs plus grands succès débute tout en douceur avant que le banjo s’efface, laissant place à une guitare qui relance de grands mouvements dans la fosse du Zénith. La lumière s’éteint quelques secondes et le titre Rose Tattoo est lui aussi chanté à pleine voix par le public. On voit même apparaître quelques fontaines de bengale dans le public.
Les Dropkick quittent la scène, mais le public demande bruyamment un rappel en hurlant « Let’s Go Murphys ». Le groupe fait son retour sur The Boys Are Back avant de laisser monter le public sur scène pour un dernier morceau. Les Dropkick restent sur scène pour partager avec ceux venus les rejoindre et prendre des photos. Une fois la scène évacuée, quelques autographes et photos sont encore partagées le long des barrières avant que le groupe ne s’éclipse définitivement.
- Julien VERET