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SUNDARA KARMA, Youth is only ever fun in retrospect

Après une poignée de singles et EP prometteurs, le jeune groupe Sundara Karma formé à Reading en 2011 sort son premier album ce mois-ci et a tout pour devenir l’un des groupes à suivre de près cette année, autour d’un son indie rock expiatoire et ambitieux.

 

Dès le premier titre A young understanding et ses premiers accords aux faux air de Kings Of Leon, Sundara Karma offre un voyage d’exploration rugissant, véritable ode à la jeunesse offrant un single particulièrement efficace, au refrain entêtant, qui a tout pour devenir un hymne de la scène indie britannique. Loveblood commence lui aussi pied au plancher, qui comme sur le titre précédent parle d’amour, mais celui qui torture les jeunes gens en plus des guitares et qui interroge le groupe. Olympia continue d’interroger ces questions existentielles “Is heaven such a fine place, we’re floating in a dead town, hoping to find someone to be near“ dans un tourbillon de guitares qui rappelle le meilleur de Bruce Springsteen, et mettant en avant l’étonnante prouesse vocale d’Oscar Pollock le chanteur.  

A peine le quatrième morceau, et déjà l’impression d’avoir entendu quatre groupes, quatre ambiances, quatre genres totalement différent ; Happy Family, agréable mélodie acoustique accompagné à mi parcours d’une batterie subtile et de la voix superbe de Pollock sur des paroles évoquant à nouveau une nostalgie regrettée autour de paroles émouvantes :  “And if a broken home is on the shelf, you know what we should ask ourselves, were we ever happy acting in a family role.” Flames témoigne lui aussi de l’intérêt porté par le groupe aux textes, évoquant ici la pensée du philosophe Platon, avant Lose the feeling qui nous permet de retourner dans l’univers Springsteenien. Le titre est peut être un peu moins abouti que les précédents, mais il faut rappeler que le groupe n’a que 21 ans de moyenne d’âge (bien qu’ils jouent ensemble depuis leur 14 ans).

Be Nobody offre un meilleur exemple du potentiel du groupe, sur ce titre qui amène lui aussi une ambiance sombre, autour d’une tension permanente aux influences religieuses sur cette chanson courte mais particulièrement captivante. Certaines compositions se révèlent peut-être à peine moins convaincantes, s’affirmant davantage pop (Vivienne, Deep Relief), même si le jeune groupe a sans doute révisé ses classiques, comme le titre The Night dévoilant des liens familiaux avec les Pixies et une ligne de basse particulièrement affirmée. Mais avec Watching from Great Heighs et son intro à la Grandaddy, qui rappelle combien ce groupe peut légitimement avoir de grandes ambitions pour la suite de sa carrière. Au final, ce groupe séduisant sort un album remarquable, autour d’une évidente éloquence lyrique, provoquant aussi bien des pensées profondes que des mouvements de danse disco. Cette jeunesse est prête à prendre le pouvoir dans les charts et on l’espère dans les festivals. John Lennon chantait que l’instant Karma va nous chercher : on l’a peut être trouvé en 2017.

 

  • Julien Lagalice

Artiste : Sundara Karma
Album : Youth is only ever fun in retrospect
Label / Distribution : Sony
Date de sortie : 06 janvier 2017
Genre : indie pop
Catégorie : Album rock

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