Avec ce deuxième album d’une trilogie annoncée, le projet solo de Massimo Usaï se vêtit d’une cape nocturne, chape de plomb nourrie à la lucidité. Un an à peine après A Dance of Shadow, ce royaume de la nuit impressionne, pesant de gravité et aidé d’un casting aux étoiles brillantes.
Massimo a su s’entourer des meilleurs talents pour mener à bien ce nouvel édifice. On y croise Tony Kim de Dance With The Dead ; Cody Carpenter (récemment auteur avec son père John Carpenter des Lost Themes) ; Ugo Laurenti, talentueux compositeur italien ; Hélène de Thoury, prêtresse cold-wave au centre des projets Hante et Minuit Machine. Si le dynamisme reste l’un des maîtres-mots, cette nouvelle salve de morceaux prend une teinte ombragée, tant au niveau des thématiques abordées que des choix instrumentaux.
Il conserve sa particularité, résidant dans un usage de la voix, une voix claire non soumise à la distorsion d’effets artificiels. Un choix qui pourrait être dangereux mais qui reflète l’esprit de Kingdom of Night, traversé de sincérité et de dévoilement sur un état d’esprit soucieux.
Tristes carillons et cloches décharnées, l’atmosphère est grave sur Kingdom Come. Une anxiété qui continue sur In The Line of Fire, avec la venue de la voix claire de Massimo, mixée en arrière, et de ses solos de guitare, visant à réverbérer une sensation d’urgence. Without Fear se déroule sur une mélodie de synthé qui, sous ses atours chatoyants, se ressent comme la métamorphose des réjouissances en drame (n’hésitez pas à lire l’interview de Massimo pour comprendre le contexte dans lequel la composition s’est déroulée) Les riffs sont plus rapides avec Stand Your Ground, sortis de la lead guitar de Tony Kim (Dance With the Dead). Une même fusion entre rock et électro attise Midnight Wings, qui confond synthés et guitares.
L’électro reprend le dessus sur The Night is Done, avec des passages de silence préludant des remontées d’intensité.
Tout semble inquiet, sourdement tourmenté, tête hors de l’eau mais pas sauvée de la noyade. Cette inquiétude qui traverse l’album suture Tanit (du nom d’une déesse berbère) : tempo très marqué et murmures, pour des semblances avec la scène magico-synthétique dont relève Hélène de Thoury, avec qui il réalise ce qui nous semble être le plus beau morceau de cet album, Keep Faith.
Plus profond, plus introspectif, Confrontational prend une nouvelle direction, celle d’une confrontation avec soi-même. La trilogie risque de former un ensemble subtile et envoûtant.
-Clémence Mesnier
Artiste : Confrontational
Album : Kingdom of the Night
Label/Distribution : The Crimson Dome, Massimo Usai
Date de sortie : 01/10/2016
Genre : Synthwave, darkwave
Catégorie : Album Rock