Trois jours et 11 000 festivaliers plus tard, le festival Détonation a fermé ses portes dimanche matin avec dans l’ensemble un bilan plutôt positif. Malgré une annulation de dernière minute, le festival a su rebondir au plus vite afin de nous proposer une programmation des plus alléchantes. Retour sur la deuxième journée de ce festival qui se fait doucement mais sûrement une petite place dans le monde musical.
Cette année, les organisateurs du festival Détonation ont eu la main lourde sur les animations en parallèle des concerts. En effet, le festival est devenu cette année une véritable source d’expériences sensorielles, où les festivaliers ont pu profiter au mieux de nombreuses animations, parfois simples mais vraiment agréable : par exemple, des jeux de lumière ont mis en valeur le site de la Friche, sur lequel se tenait tout le festival cette année. Il est de bon ton de féliciter les équipes techniques quant à la répartition des espaces cette année. En effet, avec quatre scènes sur un seul lieu, il pouvait être quelque peu effrayant de gérer les installations au mieux. Mais tout le monde s’en est sorti à merveille. On a donc pu retrouver la Grande Scène tout de suite sur la droite en entrant sur le site. A ses côtés, la petite scène du Vladkistan faisait la part belle aux talents locaux. Un peu plus loin sur le site, on pouvait retrouver la scène Étincelle puis en entrant dans le vieux bâtiment de la Friche artistique, il y avait la scène de la Friche, qui accueillait quant à elle essentiellement les artistes plus électro.
Le festival Détonation dispose d’un gros potentiel avec ce site et ses aménagements, et c’est un réel plaisir de naviguer dans ce festival à taille humaine.
Vendredi soir, la programmation était axée autour de la découverte.
La soirée débute sur une note de fraîcheur avec la pop folk de Of Puma, pendant que l’on s’installe devant la Grande Scène en attendant les déjantés de General Elektriks. Les musiciens entrent en scène à 20h30 et ce qui nous frappe de prime abord est la présence de Jessie Chaton et son excentricité, aux synthés et à la basse. Le groupe débute son set et c’est avec une folie sans précédent qu’ils présentent le dernier opus, To Be A Stranger. Hervé Salters, le trublion principal, saute partout et surtout plus haut que ses claviers. Sa voix est impressionnante, il fait tout en même temps et ne semble jamais épuisé. Les morceaux du dernier album sont alternés avec de plus anciens morceaux et le public ne s’ennuie pas. D’ailleurs, qui pourrait s’ennuyer quand une telle énergie est dégagée sur scène ? On ne peut avoir qu’une envie, sauter partout avec eux, s’amuser et rire, danser aux sons des morceaux endiablés et sur ces rythmes fous. Le public bisontin est très chaud ce soir, et c’est avec enthousiasme qu’ils accueillent le morceau tant attendu de cette soirée, Raid the Radio. Le groupe quitte ensuite la scène sous les applaudissements chaleureux d’un public ravi de commencer la soirée sur une note aussi positive.
A sa suite, nous allons voir Jacques, le DJ un peu fou. La particularité de cet homme est principalement le fait que tout ce que l’on peut entendre en live, est du live pur, il compose vraiment ses morceaux en direct et c’est un principe qui a du mérite et vraiment intéressant. Nous avons eu l’honneur de pouvoir discuter avec lui, vous pouvez retrouver l’interview sur le site.
L’électro n’étant pas forcément notre fort, nous ressortons de la Friche et nous arrêtons un instant sur la scène Étincelle où Graham Candy délivre une pop fraîche et lumineuse. Sa voix particulière nous emmène dans un monde que nous n’avions jamais connu, un endroit bien particulier, où l’on peut se sentir en sécurité. Graham Candy nous propose son univers et nous fait entrer dans sa bulle avec quelques morceaux qu’il interprète en toute humilité, avec tout son amour et c’est un moment vraiment agréable que nous passons face à lui.
Il est désormais temps de se diriger vers la scène Citadelle où Faada Freddy va commencer son set. Nous sommes accueillis par une jeune femme chantant de façon plutôt lyrique. A ses côtés, plusieurs hommes et femmes rythment ses paroles, sur un principe de percussions corporelles, et Faada Freddy est au centre de la scène. Avec un large sourire, il introduit les premiers morceaux et sa voix enveloppe le public dans son univers. Sur scène, pas d’instruments : tous les bruits sont faits avec pour seul instrument : la voix. C’est une prestation particulière, emplie de chaleur et dont le principe fondamental est axé autour du partage. C’est un grand moment plein d’humilité et vraiment très agréable auquel on assiste ce soir. Probablement l’une des meilleures prestations de la soirée. Nous octroyons une mention spéciale pour la reprise de Pump It, qui a su rendre le public tout en joie et remettre un peu de fougue dans une prestation assez calme et posée.
Nous nous dirigeons ensuite de nouveau vers la scène Étincelle où les locaux de BIGGER proposent une prestation endiablée sous le signe du rock n roll. Une prestation haute en couleurs à lieu sous nos yeux, pendant que sous la Friche, Feynman propose son répertoire house aux aficionados d’electro.
Il est presque minuit et Odezenne entre en scène face à la Citadelle. Le collectif bordelais nous propose une prestation pour le moins surprenante, oscillant entre rap, hip hop et chanson française. La prestation semble sympathique et le public apprécie, toute la halle couvrant la scène est remplie et danse au fil des morceaux qui s’enchaînent.
Nous, on file sous la Friche afin de voir le set de Thylacine, dont on avait entendu beaucoup de bien pour au final atterrir au coeur d’une prestation lente, un peu doucereuse mais pour le coup assez aérienne.
C’est plutôt agréable en guise de fin de soirée, et c’est au son de ses dernières notes que nous rentrons nous reposer pour la soirée de samedi qui s’annonce mémorable.
- Marion ARNAL
Crédit photos : E+N Photographies, Fab Mat pour PixScènes, Kemmons
Photo de la Citadelle en tête : Julien Lagalice