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THE DIVINE COMEDY, Foreverland

 

Après six ans d’absence, retour impérial de The Divine Comedy autour de Neil Hammon qui compose, arrange et produit un onzième album de pop symphonique autour de culture francophile.

 

Napoleon Complex ouvre cet album avec ses cloches, cordes et son déferlement de choeurs : la référence à l’empereur rappelle que Neil Hannon est bien le chef de son groupe, imposant sa pop orchestrale fascinante autour de cette ouverture très princière. Foreverland est un titre sorti d’une sorte de fanfare mélancolique, avec zeste d’accordéon et sons de flûte se mariant à merveille sur la voix de velours du chanteur. La chanson Catherine The Great (premier single sorti en août) évoque à nouveau l’histoire européenne, où les touches de clavecin auraient traversé les siècles pour se retrouver dans une création musicale des années 1960 : histoire ou réalité, on ne sait plus trop, mais à chaque fois la grandeur est là. Funny Peculiar offre un titre plus jazzy (et la voix de son épouse Cathy Davey) tout droit sorti du music hall des années 1950 ; The Pact lui succède, très jolie chanson au charme désuet (sorte de brocanterie musicale). To the rescue à mi album offre une sorte de synthèse de tout ce qui a été entendu jusqu’ici : orgie symphonique et recoins sonores insoupçonnés.

 

Avec How can you leave me on my own, les facéties de Hannon se poursuivent (notamment avec le hennissement d’un âne pour débuter le titre) qui donneraient une illusion kitsch à l’ensemble, mais le piano tonique et la maîtrise musicale de l’ensemble le rapproche plutôt de Bowie. Retour à la culture francophile avec I Joigned the Foreign Legion (création française du XIXe siècle ; Hannon chante « légion étrangère » en français dans le texte) qui commence comme une étude de piano période Debussy, avec le renfort de l’harmonica. A desperate man évoque également les grands espaces, entre musique orientale et puissance symphonique, avant que Other People n’offre un moment de récréation créative : un titre à capella (enregistré sur iPhone !) de 90 secondes, avec une seule (et lointaine) vague orchestrale, où le chanteur croone avec talent (avant de finir sur un rapide « bla-bla-bla » inattendu et joyeusement désordonné). Le dernier morceau The One Who Loves You offre autant un hommage aux comédies musicales de Broadway qu’une déclaration d’amour à ce public qui l’a découvert il y a plus d’un quart de siècle.

 

Au final, un album brillant, baroque, audacieux, de pop symphonique bricolée avec passion et génie. Ecrite au XIVe, la divine comédie de Dante (par le chant XXIX) exprime le mieux l’impression laissée par l’artiste : « Que votre souvenir ne s’envole jamais dans le premier monde des esprits humains mais qu’il y vive sous de nombreux soleils. »

 

  • Julien Lagalice


Artiste : The Divine Comedy

Album : Foreverland 

Label/Distribution : Divine Comedy Records // PIAS

Date de sortie : 02/09/2016

Genre : Pop symphonique

Catégorie : Album Rock

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