La saison des festivals touche à sa fin, mais ce dernier week-end d’août réserve encore bien des surprises avec notamment l’une des plus belles affiches de festival de l’été : Rock en Seine. Avec pas moins de 75 groupes répartis sur trois jours et cinq scènes, le festival parisien jouait la carte du très lourd, programmant notamment les monstrueux et parfois rares en France Iggy Pop, Massive Attack, Sigur Ros, Foals et Sum 41 en têtes d’affiche. Mais le festival fait comme à son habitude la part belle aux découvertes et c’est avec ferveur que nous nous sommes donc rendus sur le site du Domaine National de Saint-Cloud pour déguster une bonne dose de rock’n’roll pendant trois jours.
La chaleur n’aura pas fait peur aux festivaliers présents en masse dès l’ouverture du site vendredi à 14h (ils auront été 110 000 en tout sur tout le week-end). L’organisation du festival aura tout fait pour que tout se passe au mieux concernant les conditions climatiques : en effet, avec une chaleur étouffante, il était impensable que les bouteilles d’eau soient ôtées lors des fouilles d’entrée. Premier point positif pour le festival. De plus, le festival se déroule dans un cadre parfait en cas de grosses chaleurs : la présence de nombreux arbres rend la navigation plus supportable. On a également pu retrouver aux côtés de la célèbre fontaine, de grands brumisateurs mis à la disposition du public pour se rafraîchir.
La journée de concerts commence véritablement à 17h sur la grande scène lorsque l’on retrouve le swing déjanté des Caravan Palace. Une prestation haute en couleurs qui aura marqué les esprits et donné un coup d’envoi particulier au festival.
Les tant attendu Bastille investissent à leur tour la Grande Scène sur les coups de 18h45 pour une prestation d’une heure, qui sera d’ailleurs leur unique date française pour 2016. Le groupe mené par le charismatique leader Dan Smith développe une prestation à la fois promotionnelle du prochain album mais également axée autour des morceaux plus abordables du premier opus. Ainsi, après une entrée en matière sur le fameux Bad Blood, le très connu Things We Lost in the Fire s’est trouvé suivi par le récent Fake It. Puis au bout d’une quinzaine de chansons, le groupe a tiré sa révérence sur le magnifique Pompeii et ses choeurs exclamés par un public tout en joie.
Le temps de traverser le site du festival, nous savons que le concert de Jack Garratt est déjà bien entamé. En effet, le site du Domaine National de Saint-Cloud se trouve tout en longueur, ainsi, pour rejoindre la Grande Scène et la scène Pression Live (qui sont à l’exact opposé), il faut au mieux 15 minutes. Cela nous permet de jeter un œil plus aguerri aux agencements mis en place sur le site du festival ainsi qu’aux différentes animations que l’on peut retrouver. Nous décidons également d’aller faire une pause repas et nous découvrons alors le large choix que le festival propose. Il y en a pour tous les goûts : du plus simple panini à la pomme de terre cuite au four avec différents accompagnements, en passant par les stands plus orientaux tels le stand créole ou le stand éthiopien. C’est encore une fois un bon point pour ce festival qui rassemble un public d’une grande mixité.
Mais il faut faire vite, le concert que nous attendons le plus va commencer sur la Pression Live. Il est 21h45 et une foule d’une petite densité est déjà présente pour accueillir les quatre suédois de Royal Republic (que nous avons rencontré pour une interview plus tôt dans la journée). Le groupe entre sur scène sous de chaleureux applaudissements d’un public qui n’est pas encore tout à fait au courant de la dose de rock’n’roll qu’il va prendre en pleine figure. Le show débute avec When I see you dance with another, ce qui annonce tout de suite la couleur. Pas de pitié pour la chaleur déjà pesante, nous allons passer une heure dans la sueur. Les quatre hommes sont visiblement heureux d’être là et les morceaux défilent les uns après les autres, la joie se lit sur tous les visages. La setlist du soir fait la part belle aux morceaux du dernier album Weekend Man, ainsi on retrouve Kung-Fu Lovin’ et Weekend Man qui s’enchaînent, mais également un instant plus intimiste sur Follow the Sun, qui sera de suite oubliée avec la prestation magistrale du tube Baby ! On retrouve également de plus anciens morceaux et c’est à l’image du tubesque Underwear qu’un soutien-gorge volera sur la scène, interrompant Adam Grahn dans un de ses monologue entre deux titres. Tommy-Gun clôt la première partie du set complètement fou du groupe, avant que ne soit interprété Here I Come, There you go en rappel puis le final se fait de toute évidence sur le très attendu de tous Full Steam Spacemachine. Le groupe n’oublie pas de remercier chaleureusement ses fans et de leur donner rendez-vous pour la tournée française qui repassera par Paris en février prochain, ils restent encore quelques instants pour saluer le public avant de quitter la scène sous de combles applaudissements. En soit la meilleure prestation de ce premier jour de festival, sans hésitation aucune.
La soirée se termine sur deux groupes que nous avions eu l’occasion de voir aux Eurockéennes de Belfort en juillet dernier, The Last Shadow Puppets & Breakbot. Nous allons donc nous reposer pour profiter au mieux de la journée de samedi qui s’annonce plus longue et intense.
- Marion Arnal
Crédits photos :
Ambiances : Zélie Noreda ; Christophe Crénel
Bastille : Victor Picon
Royal Republic : Olivier Hoffschir