En ce 2 août direction le Luxembourg et sa Rockhal, petite salle qui malgré ses 6 500 places attire les plus grands noms. Ce soir, c’est le géant Iron Maiden, habitué des stades monumentaux qui vient y faire le show. Arrivé devant la Rockhal, première surprise, le personnel de sécurité est courtois et souriant.
Une fois entré dans la salle, cela ressemble plus à un gros hangar au bout duquel a été installée une scène, qu’à une véritable salle de concert. L’espace se remplit rapidement et force est de constater que la moyenne d’âge est aux alentours de la quarantaine. Il faut dire que le prix des billets ne poussait pas vraiment à venir en famille, il y a donc assez peu de jeunes. En revanche, il n’y a que des fidèles du groupe, puisque 80% des personnes ayant fait le déplacement arborent un Tee-Shirt Iron Maiden.
20h et The Raven Age fait son entrée. Le batteur monte sur scène arborant le drapeau du Luxembourg sans aucune réaction du public. Il s’agit d’un jeune groupe de Metal anglais dont le guitariste n’est autre que le fils de George Harris, bassiste fondateur d’Iron Maiden. Les musiciens sont très bons et occupent la scène dégageant beaucoup d’énergie mais rien n’y fait, le public reste de marbre. Le chanteur se donne jusqu’à en faire trop, prenant des pauses en attendant des acclamations du publics qui ne viendront pas. Il faut dire que sa voix est bien trop douce pour ce type de musique. C’est en effet le bassiste qui rehaussera de temps en temps le niveau vocal en chantant les chœurs.
Le groupe fera une pause le temps d’un clip annonçant la sortie de leur album le jour même, avant de revenir sur scène, toujours avec la même énergie, mais pour un résultat toujours aussi décevant. Le temps d’une pause pour la photo durant laquelle un technicien viendra les asperger à coup d’extincteur et cette première partie se termine. Faire la première partie d’un groupe de légende n’est pas chose aisée, mais le faire lorsque l’on débute sur scène et que l’on est inconnu ne les a pas aider à éviter le flop.
Pendant que les techniciens installent le matériel des légendaires Iron Maiden, pour l’avant dernier show de leur tournée qui se terminera au Wacken Open Air (en live ici ), des pubs pour leur jeu vidéo sont diffusées sur les écrans. D’immense portes s’ouvrent tout au long de cette interruption permettant d’aérer la Rockhal et surtout d’y faire baisser la température pour le plus grand bonheur du public.
Après une musique d’intro qui hérisse les poils du public qui en crie de plaisir, les écrans s’allument. On y voit Ed Force One, le Boeing 747 du groupe s’extirper de lianes au milieu d’une jungle. Le décollage de l’avion illumine la scène dévoilant un décor de temple duquel des flammes jaillissent faisant monter la température de la Rockhal. Bruce Dickinson apparaît alors encapuchonné au sommet du temple derrière un écran de fumée rapidement rejoint par les autres membres du groupe.
Le deuxième morceau révèle les bêtes de scène que sont ces légendes, qui malgré les années s’agitent dans tous les sens au milieu de ce décor monstrueux. Alors que Janick Gers l’un des guitariste fait tourner son instrument autour de lui tout en jouant, Bruce va porter main forte à Nicko McBrain en frappant la batterie, avant de jeter sa baguette dans le public et d’entamer un premier discours. Il s’étonne ici de jouer dans une si petite salle alors qu’ils sont habitués à d’immenses stades et plaisante sur le fait qu’il pourrait connaître chacune des personnes venues ce soir.
Le show reprend avec Children of the Damned l’un de leur classique des années 80 sur lequel Bruce fera virevolter son pied de micro. Le chanteur de Maiden s’arrête à nouveau pour prononcer quelques mots et évoquer son anniversaire prochain. Des Happy Birthday résonnent alors dans la Rockhal. Un solo de basse de Steve Harris lance le morceau suivant, puis c’est le fameux Trooper qui résonne, faisant exploser le public qui lance les premiers pogos. L’image d’Eddie, mascotte du groupe, affublé du drapeau britannique est alors présente en backdrop, alors que Bruce court sur la partie haute de la scène avec un immense drapeau qu’il vient ensuite coucher sur un Janick toujours envoûté par son instrument.
Les flammes monte ensuite sur le haut de la scène alors que Bruce apparaît avec une nouvelle tenue et affublé d’un masque lançant son tradition « Screeeeeeeeeeam For meeeee Luxembourg » le public répondant en hurlant à cet appel.
Plusieurs singes sont ensuite lancés sur scène. Bruce s’empresse de les accrocher au pied de micro avant de lancer The Book of Soul, morceau qui a donné son nom au dernier album. La fumée envahie alors la scène et les flammes refont leur apparition. Bruce monte ensuite au sommet du temple invoquer le membre manquant d’Iron Maiden, sa mascotte, Eddie. Le voici donc qui fait son entrée, plus vrai que nature. Janick le défiant en courant entre ses jambes, avant qu’Eddie ne se tourne vers Dave, puis Bruce. Un combat débute se concluant par une victoire du chanteur de Maiden qui lui arrache le cœur avant de le lancer dans le public. Le temps de nettoyer les gerbes de sang et le show reprend.
Des lumières rouges viennent alors baigner la scène et les premières notes de Fear of the Dark résonnent faisant hurler le public qui se met à sauter au rythme de cet énorme tube. Après 1h40 d’un show à perdre haleine, les british viennent saluer leurs fans, envoyant les médiators, baguettes et même cymbales à travers la salle. Le public en veut évidemment plus et sait se faire entendre.
La bande-son de The Number of the Beast est lancée et le public de la Rockhal se déchaîne et saute à nouveau sur ce succès tant attendu accompagnant Bruce de la voix. Le morceau terminé, celui-ci annonce le suivant après avoir partagé un message de paix en ces temps troublé. Il s’agit évidemment de Blood Brother, autre grand succès du groupe. Un dernier morceau et après 2h de show ininterrompu, les légendes du Heavy Metal quittent la scène sous les acclamations du public.
Iron Maiden a une fois de plus été à la hauteur de sa légende, proposant un show démesuré qui permet de donner à ses morceaux une intensité supplémentaire. Le groupe sait encore aujourd’hui garder la même ferveur et développer la même énergie qu’à leurs débuts, pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans.
-Julien