Le groupe britannique Bear’s Den s’est fait remarquer avec un premier album audacieux paru en 2014. S’en est suivi une longue tournée en Grande-Bretagne, en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Un périple méritant puisqu’ils ont eu la chance de jouer aux festivals de Glastonbury et Leeds. Une ascension impressionnante à la hauteur de leur talent. Aujourd’hui, ils sont de retour à deux et non plus à trois avec un nouvel album intitulé Red Earth & Pouring Rain.
Le titre d’ouverture porte le même nom que l’album, des sonorités pulsées et envahissantes viennent s’installer dans une ambiance anxieuse. Les riffs de guitare sont percutants, ils harcèlent tout l’ensemble du morceau avec une détermination à toute épreuve. L’harmonie de synthé livre une approche inspirante, les mélodies circulent et s’enflamment. Les quelques phrases du refrain sont chantées et répétées par Davie qui semble complètement désespéré « Don’t you remember, love? Don’t you remember anything? ». Un passage accrocheur qui donne cette impression d’être oppressé, de vouloir à tout prix prendre une grande bouffée d’air et sortir de ce cercle infernal. Un single inquiet qui dégage des émotions stressantes tout en maintenant une dose d’innocence qui nous laisse croire en l’espoir.
Les deux titres suivants, Emeralds et Dew Upon The Vine, viennent apaiser l’ambiance avec leurs sonorités romantiques, volantes et pleines de douceur. Des chansons écrites dans le but d’attendrir, de séduire. Le chanteur attise les coeurs avec sa voix qui vacille entre force et sensibilité. La guitare joue le rôle de guide, c’est elle qui donne le pouls à aux chansons. Des alliances élégantes, légères et émotives qui se marient parfaitement ensemble.
New Jerusalem s’adresse à une certaine Laura, éperdument amoureux de la belle, il semble vouloir la protéger coûte que coûte. Une histoire sentimentale où le sacrifice devient un acte d’amour. Le titre évolue sur la même énergie, la voix du chanteur déborde de bonnes attentions et offre une puissante tendresse. Un moment de communion avec le groupe qui donne envie d’en savoir plus.
Greenwoods Bethlehem est un peu le choc entre réalité imminente et souvenirs agréables. Deux opposés qui s’entrechoquent sans réellement ce faire bataille. Une guitare acoustique vient nous conter une romance ponctuée de regrets et d’émotions.
Fortess est un morceau assez spécial, même étrange. Un rythme lent vient ouvrir un horizon suspicieux, des sons fantomatiques nous font frissonner. L’ensemble est harmonieux mais inhabituel, une aventure qui s’engage dans un style rock folk des années 70. Ténébreux, énigmatique, c’est une composition intéressante qui bascule sur un univers plus sombre.
Andrew Davie et Kevin Jones ont l’habitude d’évoluer dans un style folk prononcé et aguerri, ce nouvel opus dévoile une autre facette de leur art. Ces deux-là, sont littéralement bourrés de ressources et n’ont aucun mal à faire évoluer leur musique. C’est un opus réussi qui garde son allure tout en caressant des influences seventies et eighties. Un projet nourri par la route, le voyage et l’évasion, parfait pour les départs en vacances.
Artiste : Bear’s Den
Album : Red Heart & Pouring Rain
Label/Distribution : The Communion Label
Date de sortie : 22/07/16
Genre : Rock-Folk
Catégorie : Album Rock