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GARBAGE, Strange Little Birds

Shirley Manson et ses trois compères reviennent sur le devant de la scène avec un sixième album : Strange Little Birds. Distillé au compte goutte puis en intégralité le 10 juin dernier, cet opus donne à Garbage un nouveau souffle. Prudent, certes, mais nouveau pour la prise de risque. De bons titres, des ambiances aiguisées et un style éclectique.

L’album s’ouvre avec Sometimes, un titre qui ne dure même pas 3 minutes, ce dernier fait office d’introduction. Un avant-goût tapageur, on se demande si le groupe n’a pas encore évolué vers un autre style. Les premières notes sont mélancoliques, elles sont interprétées par un piano lent, chaque mélodie est détachée, les doigts appuient fort sur les touches. Arrive ensuite une rafale accompagnée par la voix lascive et grave de la chanteuse écossaise. Un titre qui semble annoncer un renouveau électro de la part de Garbage.

Le titre Black-out qui succède au premier extrait dévoilé de cet opus affiche une dynamique plus « dark ». Chose inhabituelle, le morceau est relativement long, plus de 6 minutes. L’ambiance ténébreuse s’impose lentement, quelques touches dream-pop et électro viennent offrir de la fantaisie à cette chanson. Le groupe se complait dans les influences qu’il affectionne tout en apportant de la modernité à petite dose. La longueur pourrait donner au titre de la lourdeur, cependant, il n’en est rien. Les minutes s’enchaînent et donnent du temps à la composition pour respirer, pour asseoir son ambiance et grandir.

Even Though our Love is Doomed semble très étrange à la première écoute. Les codes changent et la structure n’est pas habituelle. Le quatuor prend enfin des risques et innove sans pour autant apporter un virage, un changement. La voix de la chanteuse et l’outil principal de cette chanson, c’est elle qui guide l’ensemble. Chaque mot et articulé, le rythme pesant, on dirait qu’un orage se prépare. Les graves succombent massivement sous la pression d’une bande son tourmentée.

Magnetized porte quant à lui bien son nom, les premières sonorités arrivent à nos oreilles comme un coup d’électricité, un aimant, une pression métallique. La nature électronique explose dans ce morceau mais également dans So We Can Stay Alive. La difficulté pour ce genre de bande est de s’adapter sans en faire de trop. Le pari semble réussi pour ces deux titres qui représentent avec force le mouvement électro, sans sombrer dans la caricature ou la mauvaise interprétation. Il faut dire que Garbage n’en est pas à son premier essai en terme d’exploration.

If I Lost You nous fait entrer dans l’intimité de la chanteuse quinquagénaire. Ce n’est pourtant pas dans les moeurs de Shirley Manson d’être fleur bleue. Néanmoins, cette fois, elle a décidé de se dévoiler et arbore des paroles plus engagées, vécues, personnelles. Cela fait du bien de la voir lâcher prise, il était temps depuis toutes ses années.

Le dernier single, Amends est tenace, le groupe à la subtilité de nous faire participer à leurs sentiments. Chaque chanson offre son lot d’émotions. Vibrant, poignant, puissant l’énergie déployée donne la chair de poule. La gravité et les crépitements livrent l’impression bizarre de devenir invulnérable. Une tornade éprise qui déferle dans nos tympans, encore une composition qui s’admire dans sa longueur. Une réelle démonstration de force.

Strange Little Birds est un album sans gros défaut, avec de belles compositions. Il n’y a en effet pas de réel tournant, ni une grande révolution musicale. Cependant, les chansons sont bien écrites et cette création ne manque pas de diversité, les fans d’antan apprécieront le retour aux sources sur quelques morceaux et les nouveaux vont se nourrir des titres électro désormais assumés et maîtrisés.

 Artiste : Garbage

 Album : Strange Little Birds

Label/Producteur : Stunvolume

Date de sortie : 10/06/16

Genre : Rock alternatif

Catégorie : Album Rock

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