Après une demi-douzaine d’années d’atermoiements, l’impétueux Ashcroft, ex leader magnétique et arrogant de The Verve, sort son 4e album solo. Entre electronica et britpop qu’il maîtrise, These People est sans doute la meilleure synthèse de ses amours musicaux. Du travail propre et bien léché qui se sirote aisément a l’heure de l’apéritif dinatoire…Quand même pas de quoi casser trois pattes à un canard…
Tantôt adulé, tantôt profondément détesté, Richard Ashcroft, impeccable dans son costume, reste en toute circonstance droit dans ses boots. Ce flegme et cette impudence ont après tout nourri sa légende. Paré d’un tube galactique au crépuscule des nineties (Bitter Sweet Symphony), qualifié de « meilleur chanteur du monde » par Chris Martin (Coldplay), ou de « Captain Rock » par Noel Gallagher (Oasis), Ashcroft assume avec aplomb son statut de « meilleur » bad boy de la britpop.
Entre narcotiques, procès médiatiques, et la triple séparation-reformation du Verve, Richard l’embrouille, à maintenant un paquet d’heures de vols au compteur….
Et c’est en quadra accompli qu’il nous crache These People, 4e production solo (si l’on excepte le projet RPA & The United Nations of Sound).
D’entrée, Out of my Body, electropop soignée à l’ancienne, donne le ton d’un album ou l’influence de la production de Chris Potter, ayant déjà œuvré à l’époque de Verve, mais aussi pour les Stones (ironie ?), ou U2, s’avère majeure.
This is How I Feel, plus pop qu’electro, et premier single-clip de l’opus, confirme les bonnes dispositions de Ashcroft. La voix nasillarde, reconnaissable entre mille, est au top, et les cordes, pêché mignon de l’insolent Richard, sont parfaitement arrangés par Wil Malone, l’autre référent de l’aventure.
S’en suit l’excellent They Don’t Own Me, assurément le plus Vervien des titres de l’album. Nostalgie au sommet qui ravira les anciens fans, et qui aurait mérité, lui, d’être le premier single. La crainte de l’amalgame l’aura probablement dissuadé…
La suite s’embourbe un peu. Comme Hold On, une sorte de copier-coller du premier morceau, en nettement moins affriolant, ou These People qui glisse dans le patho mâché. Everybody Needs Somebody To Hurt s’écoute sans y faire gaffe, et l’on préfèrera nettement Picture Of You, très Stoniens façon Wild Horses.
En espérant que ça ne lui coûte pas un nouveau procès…
A l’arrivée, si dans l’ensemble cet album manque incontestablement d’audace,
These People reste du bel ouvrage ou l’attachant Ashcroft fait ce qu’il sait faire de mieux. Pas désagréable hormis quelques titres pompeux et l’omni(trop)présence des violons. Pas révolutionnaire non plus.
-Peterpop
Artiste : Richard Ashcroft
Album : These People
Label/Distribution: Righteous Phonographic Association/ Cooking Vinyl Records
Date de sortie: 20/05/2016
Genre: Pop
Catégorie: Album Rock