C’est sous un ciel orageux que nous sommes arrivés au Circasismic ce vendredi 13 mai, mais heureusement, le ciel a tenu bon et n’a pas cédé à la pluie. Quand on arrive sur le lieu, nous entrons dans un autre monde. Les festivals adoptent en général chaque année un thème différent mais c’est rare que l’on y soit réellement projeté. Ici, deux univers transparaîssent : tout d’abord celui du cirque, avec les deux chapiteaux, les bénévoles costumés qui paradent avec chapeaux haut-de-forme, col lavallière, et la décoration. Mais aussi l’univers des freak-shows, à l’instar de la série American horror story (quatrième saison).
Il est presque 21 heures sous le chapiteau rouge, Dead Buttons est déjà bien installé sur scène. Alors, ce groupe c’est un peu comme le festival : à part, unique, on peut le dire.
Pour cause, c’est un duo atypique, deux artistes venus de Séoul. Ces Coréens sont encore peu connus, cependant la scène semble n’avoir aucun secret pour eux. Ils savent convaincre la foule et ce qu’ils font est vraiment rock and roll. Ils nous interprètent leur premier album studio, Some Kind Of Youth, produit par le label Baltic Records. Le concert se termine à peine lorsqu’on entend sous le chapiteau bleu cette fois, les samples de Birth Of Joy. Pas le temps de boire un verre, on se presse devant la scène. Pas de doute, les trois hollandais sont en forme. Depuis 2010, ils sortent régulièrement des albums, environ tous les deux ans. Cette année au Circasismic, ils viennent nous interpréter Get Well, sorti via le label Long Branch Records/SPV.
Birth Of Joy n’a rien perdu de ce qui fait son succès depuis ses débuts et cela ravira à coup sûr les fans les plus fidèles du groupe aussi bien que les nouveaux arrivants découvrant tout juste ces talentueux spécimens. Dans leur musique, on peut ressentir pas mal d’influences : Pink Floyd, Led Zeppelin, The Doors ou encore Deep Purple. Cependant, le groupe à une identité propre et bien définie, nos oreilles ne peuvent pas les confondre avec d’autres. Le trio est en osmose, pas de doute là-dessus, leur musique rime avec liberté et spontanéité. Ils nous offrent un rock sauvage, vif, avec des titres percutants. Face à nous, on retrouve des artistes accomplis et méthodiques, ils libèrent une énergie brute et communicative. Chacun des membres à son importance, sa place. Il n’y a pas de leader, tous s’accaparent l’espace scénique d’une main de maître. Tour à tour, ils interprètent des solos, beaucoup d’improvisations rendent le spectacle magique, du live comme on l’aime. Le chanteur et guitariste s’accorde toutes les fantaisies du vrai rockeur, expression scénique, le bad boy termine le show torse nu pour le plus grand bonheur de la foule survoltée.
Le batteur est essentiel dans ce trio, il mène la danse avec fougue et ténacité. Le claviériste vintage est un virtuose, les spectateurs se pressent vers lui pour admirer son aisance, son efficacité. De la performance, de l’interprétation et une bonne dose de passion anime ces néerlandais.
Pendant que Birth of Joy lance ses riffs psychédéliques, l’association Bad Obssession Prod assure un dj-set rempli de références à la fois pointues et classiques. Il est 22 heures lorsque retentit la voix de David Bowie sur Rebel Rebel, rien de tel pour dynamiser et faire rêver. Nous attendons une demie heure avant de nous faire spectateurs du Cirque BiZ’art, trio théâtral et expressif survolté usant autant de la jonglerie que des claquettes.
C’est avec impatience que nous attendons Hint ; pour patienter, les festivaliers étaient invités à consulter Madame Irma afin de lire leur avenir. Il était également possible d’aller admirer des squelettes d’animaux sous verre, dont la spirale vertébrale infernale d’un serpent. Hint arrive enfin sur scène sous forme de duo. Ce « conseil » qui œuvre depuis 1994, se présente comme une formation sans batterie, ayant déjà joué avec Portobello Bones et Ez3kiel. Des samples font tournoyer leurs compositions âpres et expérimentales. C’est le principe de « collage sonore » qui est le moteur de leur recherche musicale, avec les intrusions d’un saxophone qui confère une touche orientale.
C’est en restant dans cette gamme de puissance sombre, que Flesh succédera à Hint pour percuter le public de son électro invasive. Massés en nombre, les spectateurs rentrent instantanément dans cette ambiance ténébreuse, hypnotisés tant par la montée progressive de la puissance de son que par les performances du devant de scène, qui ont vite fait de pousser au mouvement de foule. Un groupe idéal pour achever cette journée du vendredi sur une touche d’électro faisant lien avec la programmation du samedi.
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Rédaction :
Alex, Clara : Intro, Dead Buttons ; Birth of Joy
Clémence : Intro, Hint, Flesh
Crédits photos : Eric
Bravo et merci aux bénévoles des associations pour le cadre, l’ambiance et le travail fourni en amont.