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ROLLING SAONE FESTIVAL : BIRDY BIRDY NAM NAM + THE SHOES + HYPHEN HYPHEN, vendredi 06 mai 2016, Gray (70)

Parce que c’était au beau milieu d’un (très) long week-end, parce que l’été a enfin pointé le bout de son nez, parce que franchement Gray c’est pas le bout du monde (bon enfin peut-être un chouïa, mais ça dépend d’où on se place!), parce que rien ne vaut une parenthèse pleine de décibels et d’énergie sonore pour garder la pêche, parce le club d’Aquaponey était fermé et surtout parce que ce soir-là la programmation était particulièrement alléchante, Rolling Saône fut vendredi soir The Place To Be (tout du moins pour ceux qui y étaient)!

RS-2016-BIRDY-NAM-NAM_013Autant être honnête dès le début, je ne vous parlerai que de deux prestations qui se sont enchaînées sous la halle Sauzay. D’une part parce que je ne suis arrivée qu’au coucher du soleil (et n’ai donc point assisté aux prestations précédentes), d’autre part parce qu’un groupe comme Birdy Nam Nam qui a clos la 2ème journée du festival haut-de-saônois est hors de mon secteur de compétence musicale.En gros si je devais m’essayer à commenter la prestation des anciens champions du monde de DJ en équipe, cela se résumerait à quelque chose comme: “Boumboumboum”, c’est sympa 5 minutes mais vaguement répétitif.RS-2016-BIRDY-NAM-NAM_003Une chronique un peu courte j’en conviens, forcément abrupte et pas très juste au final puis qu’il est clair qu’au vu des nombreux danseurs gesticulant autour de moi, si je ne suis pas touchée par ce style musical bien d’autres le sont et en parleront certainement mieux que moi.Je vais donc reporter mon attention vers les 2 têtes d’affiche plus rock de la soirée.

RS-2016-THE-SHOES_010The Shoes pour démarrer. Démarrage décoiffant ou devrais-je dire déchaussant? (allusion à peine déguisée à l’attaque de chaussure volante non identifiée dont j’ai été victime au cours du concert et dont j’ai réchappé de justesse!). A part mentionner cet évènement hautement dramatique, la première chose que je me suis dite était que ça allait être particulièrement coton de chroniquer ce groupe. Difficile car The Shoes constituent en eux-mêmes une sorte d’ovni. Balançant entre rock et électro, pop et noisy, “inclassables” et le premier mot qui m’est venu à l’esprit pour les qualifier.
Le duo rémois semble prendre un malin plaisir à cultiver le paradoxe. Ils alternent sans complexe des morceaux calibrés pour les radios à la Phoenix sur lesquels la ménagère de moins de 50 ans ne cracherait sans doute pas (Made for you, Submarine…) avec des titres beaucoup plus trash voire bestiaux pour certains (Drifted).

Et le plus incroyable dans tout ça? Cette faculté à ne pas se perdre. Peut-importe la nature de leur musique, The Shoes reste The Shoes et c’est probablement ce qui m’a le plus impressionné. Cette identité sonore particulièrement marquée s’associe à un univers visuel soigné, alimenté de culture populaire emprunté au cinéma, à la télévision et surtout au web. Avec The shoes, vous êtes instantanément plongés au cœur un clip musical dont vous êtes le héros. Tout finit par ressembler à un songe absurde. Alors c’est sourire aux lèvres, conscient de cette folie collective que vous vous laissez prendre au jeu et au rythme de titres savamment construits pour vous emmener toujours un peu plus loin: Give it away, Do it again, Us & I, Lost In London

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La formation de Guillaume Brière et Benjamin Lebeau vous amène à aimer ce que vous pensiez d’abord n’être pas pour vous. Bref, avec un univers éclectique et un son tout à la fois léché et primal, sur un fond rythmique flirtant entre jungle et batucada (ndlr : style musical de percussions constituant un sous genre de la samba), The Shoes dépoussièrent le genre ou plus exactement le réinvente sur leurs albums mais encore plus sur scène. Certaines versions se voient en effet retravaillées, rallongées et le parterre se laisse conquérir sans grande difficulté. Une complicité qui nait sans que les artistes aient besoin d’intervenir pour solliciter leur public ce qui constitue d’ailleurs un signe en soi.

Dans tous les cas, ce qui est sûr, c’est que ce soir là, l’alchimie a pris et les longs remerciement du groupe ont été teintés d’un singulier accent de sincérité. La performance s’achève sur le titre qui a propulsé le groupe sur le devant de la scène : Time to Dance. Et croyez-moi, il n’y avait pas besoin de ne nous le dire deux fois!

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Difficile de passer après un tel concert (que soit dit en passant j’aurais bien vu en bande originale sur un tour de grand huit!). C’est Hyphen Hyphen qui s’y colle. Alors c’est sûr, on retombe plus ou moins dans quelque chose d’un peu plus convenu. Pur électro-rock teinté de new wave, des refrains, des couplets, des performances vocales, des mélodies bien travaillées, des rythmiques bien présentes elles aussi. La bonne recette en somme.

I cry all day ouvre le bal. C’est propre et c’est bien fait. J’avoue, je regrette un peu la bousculade que j’ai ressenti devant The Shoes. Mais que reprocher aux Hyphen Hyphen? Santa, dont la voix pure et grave me renvoie à Hannah Reid (London Grammar), dans son rôle de chanteuse leader est toujours aussi explosive. Mon amie Lisa me demande “Mais comment fait-elle pour et sauter et danser et chanter en même temps?”…question plus que légitime. Son énergie est impressionnante, contagieuse aussi. Elle sollicite son public régulièrement. Elle lui promet une soirée de danse et compte bien ne pas manquer à sa parole.

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Investis les Hyphen Hyphen? C’est plus que certain. A vrai dire il y a même quelque chose de troublant à les voir se démener sur la scène avec un certaine violence sur des titres qui invitent plus à l’évasion qu’au défoulement. Mais non, j’ai beau chercher, je ne trouve rien à redire à une performance qui s’est voulue proche de ses auditeurs (Quitte à ce que Santa vienne à plusieurs reprises goûter un bain de foule tantôt pour y chanter, tantôt pour “taguer” les visages des fans avec un marqueur) et une performance rondement menée, qui a su alterner moments plus doux et d’autres plus syncopés. D’où vient alors le sentiment d’avoir en quelques sorte manqué le rendez-vous? Je suppose que je dois cette impression à une légère erreur de programmation : Doit-on le rappeler? Au risque de le dénaturer, on ne goûte jamais un tout jeune Comté après une bonne tartine de “Rockefort”!

Caroline Dreux.

Crédits photos : Emmanuel Pagand : www.emmanuelpagand.com

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