La dixième édition du festival Rolling Saône de Gray donnait son coup d’envoi ce jeudi 05 mai dans la Halle Sauzay. Cette édition s’annonçait grande, belle et sans encombre. Malheureusement, l’annulation de Magic System trois jours avant le début du festival mit une ombre au tableau…Cette soirée leur a été dédiée.
Le bisontin Thomas Monica débute les hostilités à 18h pétante. Sa pop embarque délicatement les premiers rangs dans son univers, et c’est avec un plaisir non dissimulé que les chansons s’enchaînent.
Il laisse ensuite la place à Boulevard des Airs, les sauveurs de dernière minute, et leurs rythmes endiablés. La setlist fait la part belle aux morceaux connus du groupe, de Mundo Loco à Emmène-moi, en passant par Paris-Corbeil et le final retentissant sur Cielo Ciego. Un hommage est rendu aux Magic System et leur batteur. L’ambiance est festive, tout le monde danse et entonne en chœur chaque chanson.
Mais l’heure tourne et il est désormais temps de se retourner afin d’assister à la prestation plus sombre des quatre rockeurs de Last Train. Ils entrent sur scène d’un pas déterminé, munis de leurs vestes de cuir et d’une cigarette à la bouche, et les basses rugissent dès la première chanson. Un son très lourd, une voix rauque d’une puissance inattendue et des musiciens pas très bavards font toute la caractéristique de Last Train.
Les premiers rangs, en majorité féminins, chantent et dansent au rythme des morceaux proposés par la formation mulhousienne. La setlist est axée autour des 5 morceaux du premier EP du groupe, The Holy Family, mais une surprise est tout de même au rendez-vous. Une petite nouveauté pointe le bout de son nez, Jean-Noël, le chanteur, nous parle d’une chanson « que l’on teste pour la tournée d’été, c’est la première fois qu’on la joue en live… » Le public est plutôt réceptif, on peut les voir sauter et bouger tout au long de la prestation. Au bout d’une petite heure, les quatre musiciens s’enlacent et s’embrassent avant de quitter la scène sous les applaudissements d’un public ravi d’avoir assisté à une prestation totalement rock’n’roll.
Petite interlude d’une heure et quart avec Youssoupha et son rap beaucoup trop politique, puis nous retrouvons les toulousains de Sidilarsen pour la première date de la tournée qui défend le nouvel album Dancefloor Bastards sur scène.
Ils font une entrée en scène tonitruante, les trois premiers morceaux mettent directement le public dans l’ambiance de la prochaine heure : Comme on vibre, Le meilleur est à venir puis Spread It s’enchaînent. Les musiciens sont en pleine forme et ravis d’être là, 4 ans après leur premier passage à Gray. La scénographie est très intéressante, deux écrans sont posés de chaque côté de la scène et diffusent des images des clips du groupe ainsi que les paroles de chacun des refrains entonnés à tue-tête par toute la foule. Tous les morceaux cultes du groupe sont représentés ce soir, de Retourner la France à Dancefloor Bastards en passant par Back to Basics et une reprise de The Prodigy. Entre deux chansons, David Cancel pose quelques mots sincères et émouvants à propos de la tragédie qui a touchée Magic System cette semaine : « Par-delà la musique, par-delà les styles, c’est l’humain avant tout. Grosse pensée pour Magic System, respect à eux ! »
Le groupe finit son set par Des milliards, en faisant chanter le refrain au public en chœur, plusieurs fois de suite. Puis quitte la scène sous les applaudissements d’un public qui s’est bien dépensé ce soir. Pogos et slams étaient les maîtres mots de ce set, notamment pour le chanteur de Sidilarsen qui s’en est donné à cœur joie. Ils ont mis une grosse claque.
La soirée se termine sur des notes plus électroniques avec Pony Pony Run Run, qui nous délivre une pop fraîche et délicate. Le dernier album fraîchement sorti est également à l’honneur de leur prestation, cependant ils n’en oublient pas les bases et proposent des versions spécialement crées pour le live de Walking on a line et de Hey You, repris en chœur par toute la halle.
Une première soirée de festival très éclectique, portée par plusieurs hommages vibrants à Magic System. Le public était présent en masse pour chacun des artistes et tout le monde semblait heureux d’être là.
-Marion
Crédits photos : Eric