Le festival Generiq proposait deux spectacles gratuits enchaînés sur la ville de Belfort ce samedi 27 Février, avec une première partie au planétarium à 17h puis un autre concert à 19h au Centre Chorégraphique de Belfort. Un plateau d’artistes très éclectique, et des cadres plutôt inhabituels.
NOISERV
On arrive donc, après avoir réservé nos places (la jauge du lieu doit plafonner à 40-50 personnes) pour cet évènement gratuit de fin de journée. A 17h, le Planétarium nous accueille pour une première partie qui nous mettra la tête dans les étoiles. Les bénévoles du Planétarium nous installent sous leur dôme. Nous sommes tous assis en cercle, la tête penchée en arrière, pour une exploration du ciel, des étoiles, de leur fonctionnement, leur histoire et leur avenir. L’intervention est pédagogique, les anecdotes nombreuses, et Michel, l’intervenant, vraiment atypique. On est charmés par son discours, et plutôt enjoués de cette association qui sait mettre à profit les infos, documents et techniques dont elle dispose. On découvre donc des photos de Hubble, on zoome en direct dans la galaxie, et on revoit cette carte du ciel que nous avions exploré, pour certains, à l’époque du collège. L’intervention dure une heure. A l’extérieur du dôme, on entend les premières notes de Noiserv qui s’installe tranquillement.
On sort de la pièce pour rejoindre celle d’à côté où se déroule le concert de cet artiste portugais, Noiserv. La petite salle est pleine, certains se sont assis, malheur aux derniers arrivés qui ne pourront qu’entendre à défaut de voir l’artiste. Noiserv joue assis au milieu d’une multitude d’instruments très variés. Pas moins de cinq claviers, des guitares, accordéon, portevoix, pad électronique, xylophone, c’est un vrai fourbi autour de lui.
Noserv proposera pendant une heure, une folk aux sonorités pop-électro, avec à sa base, une musique fabriquée d’une succession de loops enregistrées, et enchaînées pour créer des morceaux qui sonnent tantôt pop minimaliste, tantôt folk-électro. La performance réside beaucoup dans la quantité d’effets et de boucles cumulés sur chaque morceau. Le concert dure une petite heure, le public semble conquis. 18h55, il est temps de se rendre rapidement au CCN pour la suite de la soirée.
Louis-Jean CORMIER
Nous nous retrouvons au bar du CCN pour un double concert. La salle de cette structure est vraiment magnifique, niveau acoustique et visuel (super boulot de Sylvain !). Un grand rideau de lights descend du plafond en fond de scène, devant lequel LJ Cormier vient s’installer au milieu d’un parterre de spots et lampes sur pied diverses.
Cet artiste québécois revient à Belfort après sa venue en 1998 lors du FIMU avec son groupe Karkwa. Il revient ici nous présenter son projet solo. Il a sorti deux albums, dont le plus récent de 2015 « Les grandes artères ». Très vite, on prend une claque ; sur des airs rock de guitare rythmés avec le pied (repris au sol par un micro), l’univers de LJ Cormier fait penser un peu à du Jeff Buckley façon chemise à carreaux, avec des textes en français. Cette folk est lumineuse, les textes sont ciselés, les métaphores fines et les rimes bien pensées. On retiendra par exemple le titre St Michel tiré d’une anecdote de cette rue de Montréal.
J’entends ma voisine dire « c’est fou comme les québécois savent faire si bien de la chanson folk en français ». Le show light est en phase avec la musique, le son et les reverbs calés au millimètre. Le chanteur finit sa prestation avec le public, à qui il demande de fredonner le refrain de la dernière chanson. Une belle prestation et une très belle découverte qui lui vaut même un chaud rappel.
PALEHOUND
On redescend sur terre après une deuxième boisson, et on repart aussi vite s’asseoir pour Palehound. Le rock de Palehound n’est pas agressif mais plutôt minimaliste, alors que le look du groupe rappelle le grunge. Cette musique fabriquée par les trois musiciens-(Jesse (batterie), Davood (basse) et Ellen (lead singer et guitare) – est tantôt teintée de rock garage comme dans Molly, de folk dépressive dans Dry Food, de pop-rock comme dans Healthier Folk, ou encore rock-indie dans Psycho peak. Ce groupe de Boston nous proposera un hybride de pop-rockindie-grunge, comme si les Pixies avait passé un week-end avec Nirvana.
Fondé en 2013, Palehound a vu son premier album Dry Food être élu « Best of 2015 » par de nombreux magazines outre-Atlantique. Les versions studio du groupe sonnent très bien. Ce soir, la voix fluette d’Ellen a du mal à sortir, et l’ensemble rend moins bien l’esprit de la pré-écoute. On pourrait conseiller par contre ce groupe plus sur album qu’en live, enfin pour ce soir, ou alors c’est la transition entre les groupes qui est un peu trop violente, ou le fait qu’on soit assis.
Ellen explique que ce concert est leur première date en France – à Belfort. On peut cependant se réjouir de voir ce genre de groupe venir dans le cadre du Festival. La programmation est riche, variée, et on passe d’univers totalement différents, ce qui titille la curiosité de tout spectateur et le sort de ses sentiers battus. Mission accomplie pour ce soir à Belfort, on aura vraiment voyagé – dans tous les sens du terme – pendant quatre heures.
-Stéphane
Crédit photo de couverture : ©Stéphanie Durbic