Un alliage étrange de rites et de beats. Musique de cathédrale ou musique païenne, ce Thysia-là attise des feux stellaires dans sa narration épique. Une disque presque indescriptible en des termes rationnels.
Vue d’ensemble ? Des glissements de synthé ascendants ou descendants sur Achlys ; puis, dès le second morceau, une rythmique moins expérimentale qui s’installe.
Les trois premiers titres sont des paroles grecques tandis que les trois derniers créent une ambiance post-apocalyptique. Il n’y a pas de voix, il n’y a plus de vie puisque tous les êtres vivants ont été offerts à des déesses vengeresses (Thysia signifiant sacrifice). Forme noire serait ainsi la lente et lancinante agonie d’une putréfaction, d’un cycle vital se renouvelant.
Chaque titre est long, Nyx dure neuf minutes dont un début en sourdine avant de se gonfler de beats hip-hop. L’enchaînement “Achlys–Thysia–Nyx–Forme Noire–Futur Vide–Aurore” crée une sorte de suite illogique au parfum de boue et de charbon. La déesse du poison Achlys, fille de Nyx, déesse de la nuit, répand une Forme Noire, une brume de vengeance, pendant que l’Aurore se lève sur un Futur Vide. Il y aurait matière à écrire une Odyssée sur ce disque.
La piste Futur Vide se marque d’un rythme oppressant qu’aurait pu produire Scratch Massive. Une fois cette lourde atmosphère mise en place, ce sont des sifflements qui viennent faire vibrer cette vision d’un lendemain déserté.
Une musique comme un effet d’optique, tourbillonnante, relavant plus de l’hypnose que de la transe.
-Clémence Mesnier
Artiste : Volcan
Album : Thysia
Label/Distribution : Camisole Records
Date de sortie : 03/12/2015
Genre : nuit
Catégorie : Album Rock