Giirls avec deux “i” comme deux barres, comme une tour, comme une forteresse. Giirls, c’est Brice Delourmel. Far Life, c’est l’intonation d’un album sans voix, et qui laisse aphone.
Il y avait eu Under, puis il y avait eu Leave Home. Un premier Ep shoegaze, un second qui contenait la pépite au nom d’échappatoire, Leave Home, que l’on retrouve sur Far Life. Ça annonçait du beau, mais on ne se doutait pas à quel point.
On appuie sur play. Waves. Un titre qui, ailleurs, ne susciterait que le commentaire “vu et revu”. New-wave, cold-wave, dark-wave, no-wave, minimal-wave, synth-wave, carpenter-wave et j’en passe. Des vagues, des nappes, on en voit n’importe où. Mais ici, Waves prend tout son sens. Waves, c’est exactement ce que l’on ressent en écoutant ce titre. Un condensé des précédentes références qui nous parvient à la face comme un ressac. Et rien que ce simple détail, un mot, un détail de langage, une adéquation parfaite entre le signifié et le signifiant, agit comme un prolégomène. Un préambule.
Et le pire, c’est qu’on n’a même pas idée de ce qui nous attend après. C’est simple, Giirls arrive à l’heure des bilans, au mois de décembre. On était déja en train de rédiger notre palmarès de l’année, nos albums favoris, nos découvertes, les évenements musicaux marquants. Giirls change la donne.
Car après Waves, voilà la caverne de Leave Home, que l’on connaissait -peut être- déja, mais qui trouve sa place dans l’écrin entre Waves et Depth, qui serait un mélange du Kalter Lippenstift de Velvet Condom avec Das Kabinet. Chute de tension avec Echoes qui sonne comme un cauchemar sans fin, cauchemar d’une chute dans le vide qui s’accélère jusqu’à l’impact au sol.
Dance et ses lignes de basse omniprésentes qui sonnent de façon très claires, comme un orgue. Wasting Time dont les premières notes font penser à du Scratch Massive. On vous l’a dit, Giirls est une forteresse imparable.
-Clémence Mesnier
Artiste : Giirls
Album : Far Life
Label/Producteur : /
Date de sortie : 23/11/2015
Genre : Post-punk
Catégorie : Album Rock