Week-end chargé en cette fin de semaine pour les Montbéliardais. Après l’ouverture du marché de Noël, les moins fleur-bleue d’entre eux pouvaient se rendre à l’Atelier des Môles en ce samedi 28 Novembre pour la soirée réunissant Unleashing the Beast , Smash Hit Combo et The ARRS en headline.
Aaah les Môles… Les Môles ! Toujours ce même plaisir de retrouver cette salle, son fumoir sans toiture un jour de pluie (d’accord, il ne pleuvait pas ce soir), son sol mi-carrelage, mi-patinoire ! Parce qu’ici, authenticité rime avec passion, un concert à l’Atelier des Môles se mérite et vous rappelle que le confort des SMAC peut paraître parfois superficiel. Cessons de geindre, bravons le froid et allons nous échauffer chevilles et clavicules pour cette série de trois concerts à tendance Modern Hardcore.
Premier point, la crainte de la concurrence de la soirée anniversaire de Black Bomb A non loin de là au Noumatrouff de Mulhouse m’a fait dire que nous nous retrouverions à 12 pélos devant la scène. Mes pensées ont menti. Dès l’ouverture de la salle, le public est là, déjà en place pour Unleashing the Beast. Bien entendu l’effet première partie amasse plus de monde devant la buvette que devant la scène mais le jeune groupe ne se démonte pas. La prestation étant à la hauteur, le public n’en reste pour autant pas totalement fermé, les têtes se secouent encore gentillement et les plus motivé lance leur premier pogos. Pas insensible, le groupe savoure la défense de leur premier album, Jusqu’au dernières heures, pourtant loin de leur terre Mansoise. Il est donc clairement rassurant de voir que l’entame se fait dans de bonnes conditions, tant on sait que le public des Môles peut se montrer frileux avec les premières parties, heureusement, pas pour cette fois.
Le temps du changement de plateaux et d’une pause-clope pour les moins sensibles aux températures hivernales puis les lumières s’éteignent pour accueillir au son des jingles de jeux-vidéo, Smash Hit Combo. De suite, sans préambule ni tour de chauffe que le sol montbéliardais est conquis par nos voisins alsaciens. Une entrée de jeu avec leur classique Hostile et Toujours plus, et l’assemblée chante déjà en cœur pour les soutenir. Fidèles à eux-même, toujours cette même sincérité et générosité avec le public, le groupe aime échanger et nous aurons droit au traditionnel sondage pour savoir qui de Sega ou de Nintendo obtiendra le plus de suffrage avant de nous envoyer son Hardcore gamer, qui se veut l’hymne d’une génération geek sous perfusion de télévision avant que le rappel avec au relent deathcore se finisse dans un chaos irrésistible. Il y a toujours décidément beaucoup de bien à dire d’eux, car rares sont les groupes qui entretiennent autant de proximité. Il n’y a d’autre conclusion que Veni, Vedi, Vici, la bande nous a envoyé une belle rafale de phalanges pendant leur heure de jeu, offrant un public chauffé à bloc pour la pointure de la soirée à suivre.
Car malgré les flocons tombés cette semaine sur la Franche-Comté, et si vous étiez venu ce soir avec vos enfants, il valait mieux les prévenir que The Arrs n’est pas venu chanter la Reine des Neiges ! Et cela deviendrait presque une habitude pour le combo de venir présenter leur album aux Môles. Après leur venue en 2012 pour Soleil Noir, les parisiens sont de retour pour leur cinquième opus Khronos. Avec tous les éloges qu’ils ont pu recevoir après cette sortie, c’est avec hâte que nous les attendions. Le combat est lancé avec… Kombat, le morceau inaugural du dernière album. Casquette et capuche sur la tête, Nico entend faire honneur au statut de fer de lance du groupe et déclenche le premier wall of death.
La suite de la prestation est faite d’un amalgame des titres les plus frais (Du ciel et de la Terre) et de ceux ayant déjà fait leur réputation (Mon épitaphe). Au fil de la performance, la pression retombe dans la fosse, ce que ne manque pas de faire remarquer Nico au micro. Il fallait bien une petite remontrance pour que cette foule s’agite de plus belle. On a connu des concerts plus violent mais la fureur est bien sur l’estrade avec en point d’orgue Authentiques Indignés, “J’emmerde ces putains d’intégristes, bâtards de Dieu, leur vie, leur sacrifice”. Il y a des chansons dont les paroles peuvent être prémonitoires, sortis en 2012, ce morceau n’a jamais été autant d’actualité et a fait son effet puisque personne ne s’y est trompé en levant fièrement majeurs et poings l’air. L’enthousiasme est de mise pour ces porte-étendards du metalcore français, contents de revenir jouer à Montbé, et qui n’oublie pas ses auditeurs de la première heure avec Passion et Au cœur de l’arène, une époque où leur son était plus proche de celui d’Arkangel que de Parkway Drive. Dans cette belle lancée, pas de rappel, “on s’en bat les couilles”, tout s’enchaîne et se finit par Du berceau à la tombe pour conclure cette soirée où chacun est invité à monter sur scène pour partager les derniers instants de communion.
Aucunes relâches, aucun temps morts, voilà ce qui aura été le fil conducteur des trois groupes présents ce soir. Une révélation, une confirmation et un pilier de la scène se seront donc offerts à nous, ne nous laissant pas le temps de nous refroidir jusqu’à ce que l’énergie retombe après l’ultime seconde.
-Benoît
Crédit photo : Lucile Volpei
J’y etais et Benoit est dans le vrai…Belle soirée avec dés le début les jeunes Sarthois à la (bonne) manoeuvre…
Ensuite ca déroule bien : on connait la suite..;