Jeudi 2 décembre, direction la Laiterie, cette petite salle Strasbourgeoise, pour le concert d’AaRON. En arrivant on ne peut que constater que c’est l’affluence des grands jours.
En entrant l’on constate que contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, la proportion de jeunes filles n’est pas si écrasante. Elles représentent certes un tiers du public mais on retrouve également des personnes de 20 à 40 ans.
20h30 début de la première partie avec Adam Naas, et sa musique pop életro psychédélique. Il mélange bien ces différents styles sans tomber dans les excès de l’un d’eux. Le chanteur utilise deux registres de voix, une première assez androgyne et une seconde plus naturelle. Ceux-ci se mêlent à celles de ses acolytes, dont une demoiselle qui l’accompagne aux ”percussions” et qui fait parfois les chœurs. Elle joue sur une batterie électronique, un instrument fait un peu perdre l’énergie que peut apporter une vraie batterie, ainsi que le naturel. La jeune musicienne joue sur cet instrument avec paradoxalement de grands gestes mais aussi une forme de nonchalance.
Adam est également accompagné par un musicien qui joue de la guitare, du synthé et des boucles sur ordinateur. Le lancement et l’arrêt des pistes semble un peu aléatoire. En revanche, on note une présence scénique intéressante. Il en est de même pour Adam qui semble envoûté par sa musique en accompagnant sa voix de gestes langoureux.
Lors de chacune des chansons, on peut noter un silence religieux de la part du public, puis une salve d’applaudissement à la fin de chacune d’entre elles. L’ensemble du set a été accompagné de lumières psychédéliques. L’accueil du public a été plutôt bon dès la première chanson. Alors que l’on aurait pu regretter que la première partie du set manque un peu de rythme, les deux dernières chansons ont tout rattrapé, plus énergiques, nous ont fait penser à un certain Moby -référence du genre.
21h15 fin du set et départ du groupe, sans salut au public. Une petite pause le temps d’enlever le matériel et d’installer celui d’AaRON. On peut noter que l’on ne retrouve pas un mais une roadie. Chose assez rare pour être signalée.
21h15 c’est parti pour AaRON avec Magnetic Road, titre du nouvel album. La lumière ne laisse sortir que Simon Buret, le chanteur de l’ombre. Celui-ci bouge ses bras à la façon d’un chanteur lyrique. Puis la scène entière est baignée de lumières, des faisceaux la traversent sans arrêt et se diffusent sur des écrans de fumée. Il en sera ainsi pendant tout le concert. Une belle place est faite à We Cut the Night, album sorti en septembre dernier, on retrouve donc Onassis, Ride On. Chacune des chansons se termine par des salves d’applaudissements, desquels le groupe sait profiter.
Contrairement à sa première partie, AaRON a un vrai batteur, la différence est flagrante. C’est beaucoup plus rythmé, beaucoup plus entraînant. Les musiciens prennent plaisir a être là et ça se voit. Le musicien au synthé danse tout en jouant. Il en est de même pour Olivier Coursier, le second membre fondateur du groupe qui lui joue de la guitare et du piano. On note une très belle complicité avec le public. Ainsi le groupe chauffe sans arrêt son public qui quant à lui répond toujours présent.
Arrive U-Turn, alias Lili, la chanson qui a révélé le groupe au grand public. Malheureusement petit souci pour le chanteur qui reconnaîtra lui même qu’« il y avait une chanson a ne pas foirer ». Quelques secondes de pause pour se réajuster et on repart avec une nouvelle tentative de Lili, cette fois sans accrocs. Une touche electro est donnée à cette chanson, à chacun de voir s’il aurait préféré entendre une version épurée piano voix.
Visiblement le groupe se souvenait de son dernier passage à La Laiterie puisqu’il a regretté que le plafond illuminé de plein de petites lumières ait disparu (pour des raisons de sécurité). Nous avons également eu droit à une petite imitation de ce que pourrait dire un groupe anglais « Hello, Laiterie, the place to make milk ».
On reprend le cours du concert, toujours avec une énergie folle, des cris et applaudissements du public. Un super mélange de pop de rock et d’electro. Le pianiste qui se trouvait en arrière scène est également venu sur quelques chansons prendre le piano en avant scène pendant qu’Olivier Coursier était lui à la guitare.
On termine la première partie du set avec We Cut The Night. Le public demandant un rappel à pleins poumons, revoilà le groupe avec Blouson Noir le tube du nouvel album dans une version bien plus rock qu’en studio. On enchaîne avec Shade Of Blue un autre nouveau titre, mais encore quelques titres et voilà la fin.
On peut avouer qu’il était dur de savoir à quoi s’attendre avec ce concert d’Aaron. Belle surpise, le groupe mêle à merveille la pop le rock et l’électro. Ils sont extrêmement complices avec leur public et savent le faire réagir. Le quatuor prend vraiment plaisir à être sur scène, la clef d’un concert réussi.
-Julien