Kurt Vile, c’est un talent immense natif de Philadelphie qui illustre à lui-même la définition du cool.
Sous ses airs d’ado, Vile signe un très bon sixième opus, intitulé B’lieve I’m Goin Down...
Kurt Vile, c’est une grande personnalité, à la fois ado attardé un peu étrange, perdu dans son monde et déconnecté de la réalité qui l’entoure, mais aussi un fin observateur de son environnement, très doué dans son processus d’écriture, avec plusieurs cordes à son arc. Son sixième album studio, B’lieve I’m Goin Down… ne déçoit pas, et ce, tout du long. Le disque est un concentré de folk et de blues dans lequel les guitares sont percutantes et accrocheuses, le tout surplombé par une voix à fleur de peau, agrémentée d’un accent trainant. A l’instar de Stead Inside, morceau intimiste, criblé de mélodies extravagantes débitées avec une aisance à peine croyable. Il faut dire que Kurt Vile fait désormais partie des grands, maniant avec brio mélodies et instrumentations psychés et ambiances plus calfeutrées, parfois avec des côtés Neil Young sur certains morceaux comme sur Bad Omens par exemple.
Les douze morceaux nous transportent dans une expérience bien particulière, à coups de sonorités folk, new-wave et même country à certains moments. Cet opus demeure plus sombre que ses précédents essais, on pourrait d’ailleurs le définir comme un album à écouter la nuit, seul blotti au coin du feu. L’électricité présente dans l’album précédent a tout de même un peu disparu, remplacée par des ballades acoustiques jouées en picking telles que Stand Inside et Kidding Around. Entre les guitares rêveuses, du banjo (sur l’excellente épopée western I’m an Outlaw) et du piano avec un brin de reverb font aussi leur apparition, donnant aussi bien des touches folk qu’une atmosphère plus profonde aux morceaux. Sur Lost my Head, on retrouve un riff de piano un peu kitsch comme si on assistait au thème d’un sitcom des années 80, mais joué perché, sous drogue, avec un rythme lancinant.
Les paroles, elles aussi, sont plus matures que sur ses précédents albums, on sent que Vile à grandit et qu’il s’est perfectionné dans ses textes, dans sa manière de chanter et dans sa façon d’appréhender le monde, à la manière d’un Tom Petty. Pretty Pimpin dépeint un moment existentiel vécu par le chanteur, seul face à un miroir de salle de bain, “I woke up this morning didn’t recognize the man in the mirror“.
B’lieve I’m Going Down…, plus posé et riche musicalement, il respire la sérénité et est sûrement un des essais les plus personnel et réussi du personnage.
Artiste : Kurt Vile
Album : B’lieve I’m Going Down…
Label/Distribution : Matador Records
Date de sortie : 25/09/2015
Genre : Folk / Rock / Blues
Catégorie : Album Rock