Album au titre bilingue, la nouvelle salve de Petite Noir est un prolongement du travail culturellement fusionnel commencé sur son premier album.
Si vous n’avez encore pas entendu parler de Yannick Ilunga, sachez qu’il est né à Bruxelles et a grandi en Afrique du Sud. Sa musique, il la qualifie de “noirwave”. Ses signes distinctifs ? Une voix extrêmement grave et vibrante, des morceau electro-pop, rencontre entre les musiques actuelles européennes et des influences africaines exogènes, par les instruments, les chœurs, les percussions.
On pense forcément au bel album éponyme d’Algiers paru il y a quelques mois. Algiers serait le versant rock-punk de Petite Noir, tous deux s’élaborant sur les racines du gospel, des voix graves et hantées par l’émotion.
L’introduction n’est que roulements avant de faire place au titre Best et à un ton emphatique sans être théâtral, qui a le paradoxe de faire penser à la fois à une fanfare et à des montées rock avec le martèlement grosse caisse/voix. Le même ton enjoué du côté des percussions s’égrène sur tout l’album, avec des cordes (Seventeen).
La Vie est belle, qui donne son titre à l’album, arrive à la moitié de la production. Sur une basse en rondeur et un rythme lent mais scandé, on entend diverses variations vocales allant de la gravité le plus profonde des refrains à un chant clair, pop, dans les couplets. Sur la fin, ce sont des paroles rappées en français qui adviennent.
Petite Noir va encore plus loin dans la fusion et parmi les surprises, Mor, une reprise… De Grease et de son You’re the One That I Want, avec un choeur féminin. C’est cocasse et étonnant, encore une preuve de la réussite du processus “d’innutrition”, de nourritures étrangères à amalgamer pour les faire siennes.
-Clémence Mesnier
Artiste : Petite Noir
Album : La Vie Est Belle / Life Is Beautiful
Label/Distribution : Domino Recording
Date de sortie : 11/09/2015
Genre : Noirwave
Catégorie : Album Rock