Grand retour pour les sœurs Cassidy avec un sixième album, Heartache City, en sortie digitale le 18 septembre 2015 et le 16 octobre en version CD. L’album renoue avec les aspirations folks des débuts et nous envoûte dès l’introduction. Une belle surprise qui sonne comme un retour aux fondamentaux à l’origine du succès du groupe.
En 2004, CocoRosie faisait une entrée fracassante dans le monde musical grâce à La Maison de mon Rêve, premier album psyché folk magistral. Nous découvrions ainsi les voix lascives de Bianca et Sierra Cassidy assimilées notamment aux chanteuses écorchées telles que Billie Holiday ou Rose Murphy. Le duo s’était ensuite aventuré ces dernières années vers une musique plus psychédélique aux expérimentations électroniques. La comparaison des plus flatteuses avec Bjork avait alors été lancée. Heartache City ne se dirige pas vers des pistes expérimentales. Il revient plutôt dix ans dans le passé, sans faux pas ni pas en arrière.
CocoRosie offre un album intimiste où se mêle poésie à l’ancienne et sonorités du sud des Etats-Unis comme l’expliquait le duo lors de la présentation de cet album. Le premier morceau Forget me not nous fait retrouver la gouaille si appréciable des deux interprètes. Quelques notes de boîte à musique, une atmosphère calme et onirique pour une introduction, à la mélodie des plus ensorcelantes, proche de la comptine. L’utilisation de jouets vintage et d’éléments électroniques continuent d’agrémenter l’aspect psychédélique attribué à CocoRosie.
Un Beso, renoue avec les influences hip hop du groupe à coup de percussions plus marquées et un texte quasi parlé. La folk et le chant lyrique ne sont pourtant pas très loin avec un chœur en second plan qui renvoie aux sud des Etats-Unis et des envolées lyriques acapela pour conclure. Tim and Tina se rapproche de ce deuxième morceau sur le plan des influences et de la construction du morceau. Ajoutons à cela des modifications vocales avec une voix qui semblerait être celle d’une enfant et une autre enregistrée au ralentit répétant « Butterfly ».
Pour Lost Girls, flûte de pan en premier plan, quelques légères notes de pianos. On a l’impression d’assister à une récitation rendue inquiétante par ce qui semble être une sirène de pompiers et par d’autres bruits insolites.
La conclusion funèbre et épurée de ce sixième album, No One Knows, ravit par sa sobriété. Le morceau est presque religieux, quasiment dénué de percussion, marqué par un bruit déroutant, telle une goutte d’eau tombant dans un lavabo et par une caisse claire à la fin. Un chant a capella solennel des deux sœurs surplombe le morceau accompagné d’un clavecin.
Chaque titre mériterait un long commentaire tant les influences sont multiples, la musique riches et les émotions intenses. Le style reste lo-fi mais accessible à chacun. On pourrait l’écouter dans différents contexte que la sensation d’être à l’intérieur d’un cocon moelleux et poétique continuerait. On en a déjà trop dit, on vous laisse découvrir la suite.
-Solène Barbier
Artiste : CocoRosie
Album : Heartache City
Producteur : CocoRosie
Date de sortie : 16/10/2015
Genre : Folk, psychédélique
Catégorie : Album Rock