Après Shock Doctrine, place à MUSCLE CARdiac. Reznyck croise le fer entre pathologie et moteurs à explosion.
Avant toute chose, il faut regarder attentivement le collage de cet opus pour se donner une idée de ce que nous a concocté Reznyck. Que voit-on ? Une route hypnotique ; une voiture accidentée ; un être difforme, hybride de chairs grises vomissant la route à emprunter. Voilà l’illustration de l’impression donnée par l’écoute de ces nouveaux titres : mal au coeur, crispation ; mais aussi exutoire total.
Au programme, des crises d’herpès, le virus Ebola en overdose et une fièvre tiphoïde résolue sur fond de Lexomyl. Délire d’écoute ? Non, ici, ce sont jeux de mot, mots-composés, mot-valises et néologismes qui s’entremêlent pour accoucher d’une étrange créature à cinq pattes : Landroverdosis, Chryslerpès, Ebolada, Maseratiphoïde et Chevrolexomyl.
Soit des titres qui percutent d’emblée comme Landroverdosis ou Chryslerpès, à la différence d’un Chevrolexomyl commençant sur un synthé tout Jean-Michel Jarrien pendant quelques secondes avant qu’une boîte à rythme massive ne s’introduise pour plomber l’ambiance. Le titre le plus percutant est Ebolada avec ses énormes beats inauguraux. Par rapport à Dan Terminus, Lost Years, Lazerhawk, Reznyck propose des sonorités plus métalliques, plus proches du GosT de Behemot. Chryslerpès penche nettement du côté rock avec des grincements de riffs, grincements que l’on retrouvera sur un Maseratiphoïde qui se la joue BO de course-poursuite.
On retrouve donc dans ces cinq titres le second degré caractéristique des artistes synthwave. MUSCLE CARdiac trouve sa raison d’être dans les effets viscéraux qu’il produit. Psychotique, viral, idéal pour faire travailler le myocarde
-Clémence Mesnier
Artiste : Reznyck
Album : MUSCLE CARdiac
Label/Distribution : /
Date de sortie : 30/07/2015
Genre : synthwave
Catégorie : Album Rock