Le dernier album du duo de Baltimore garde les inclinations au songe qui ont fait leur identité. Beach House ré-injecte du rêve dans le rock et de la nostalgie dans la pop.
Après les débuts énergiques, saturés et légèrement distordant de Sparks, single mis en ligne avant l’album, Space Songs revient à une dream-pop cajoleuse faisant la signature évidente de Beach House.
La douceur de la voix de Victoria Legrand agit comme une berceuse entrelacée sur les compositions d’Alex Scally. Le rêve éveillé de PPP en est la preuve. Guitare légèrement saturée et caisse claire font gagner en rythme lors d’un Beyond Love ou d’un Wildflower. Les nappes de synthé accompagnées d’une basse discrète font de Bluebird un des titres les plus mélancoliques, tout en rondeurs et en mode mineur. La guitare vient placer quelques pincements au cœur. On entendra un chœur sur Days of Candy, morceau de clôture empli de tristesse.
Les guitares sont certes saturées mais les synthés flottants, dont les intonations font parfois penser aux sons d’un hang. On pense un peu à Air et aux bandes originales des films de Sofia Coppola, notamment avec la piste 1, Levitation, qui donne la prestance de l’album, l’état d’esprit dans lequel celui-ci s’articule. Lévitation, apesanteur, s’approcher du ciel. Un disque pour accompagner le quotidien et retrouver le songe d’une nuit d’été dans une maison sur la plage.
-Clémence Mesnier
Artiste : Beach House
Album : Depression Cherry
Label/Distribution : Pias
Date de sortie : 28/08/2015
Genre : dream-pop
Catégorie : Album Rock
