Il est tout juste 19h quand le site du festival situé à Métabief (25) ouvre ses portes aux premiers festivaliers arrivés. Ces derniers s’empressent d’aller acheter et créditer leur carte Cashless, le tout nouveau système de paiement sécurisé pour lequel les organisateurs de la Paille ont opté cette année, et pendant ce temps le groupe local Gliz termine ses balances sur la Scène du Mont d’Or. 19h45, les trois musiciens de Gliz ouvrent les hostilités en toute simplicité à l’aide de morceaux folk forts agréables.
Entre temps, le public s’amasse en nombre devant la Grande Scène afin d’accueillir comme il se doit Grand Corps Malade. Celui-ci fait son entrée sur scène en toute humilité avant de taper les trois coups, comme au théâtre. Le spectacle peut commencer. Il entame son set avec Au théâtre, le premier morceau extrait de son dernier album, Funambule. Le set est très diversifié, il nous interprète à la fois des anciens morceaux Roméo kiffe Juliette, Les voyages en train comme des récents (Les lignes de la main, Tant que les gens font l’amour) ; il nous gratifie même du magnifique duo Te manquer avec sa jeune musicienne. Sa prestation est de grande qualité, que ce soit vocalement ou instrumentalement. Fabien Marsaud sait s’entourer d’excellents musiciens et ose même faire participer le public avec un petit jeu où celui- ci doit alterner entre applaudissements, cris et rires selon la position du bras de l’artiste. Il s’amuse, tout le monde prend un immense plaisir et c’est un grand moment pour le public lorsque ce dernier apprend que Grand Corps Malade fête ce jour ses 38 ans sur scène. Tout le public rejoint donc Jean-Luc Reichmann, invité d’honneur du festival, et chantent en cœur Joyeux anniversaire à son intention.
Difficile de passer derrière un concert aussi fort en émotions, mais les jeunes jurassiens d’Izo Nomia relèvent le défi avec brio ! La bonne humeur est au rendez-vous, le public est présent en masse pour assister à une prestation de qualité, rythmiquement excellente. Les 45 minutes leur étant accordées passent à une vitesse folle mais sont évidemment des minutes de bonheur.
Puis on retourne rapidement vers la Grande scène, car l’attraction du soir est bientôt en place : le collectif Fauve ≠. Depuis une paire d’années, Fauve s’est fait sa place au cœur de la scène française, alternant textes crus mais toujours porteurs d’espoir et mélodies rythmées. Ce soir, une grande majorité de titres du dernier album, Vieux Frère (partie 2), ont été joués mais les classiques n’ont pas été oubliés (Kané, Nuits Fauves et le sublime 4.000 îles). Mention spéciale aux deux morceaux interprétés en acoustique. L’ambiance globale est beaucoup plus folle que lors des concerts précédents, on aperçoit des pogos et des slammeurs dans les premiers rangs, et le chanteur du collectif interrompt même le concert entre deux chansons pour demander au public de se calmer lorsqu’il voit les premiers rangs écrasés sur les barrières. Malgré cela, le collectif nous livre une prestation de qualité et pleine d’énergie.
On se dirige ensuite vers la scène locale qui nous propose ce soir de découvrir les jeunes artistes composant le groupe Holy Two, qui nous offre ce soir une prestation magique, presque aérienne qui nous met du baume au cœur. Holy Two, c’est la claque locale du week-end, tout simplement.
Mais attention, le groupe qu’il fallait avoir vu ce week-end, c’est bien évidemment les complètement déjantés Deluxe ! Deluxe, ce sont des copains qui jouaient dans la rue à Aix-en- Provence et qui ont eu la chance un jour de tomber sur Chinese Man. Depuis ils se produisent en live avec des prestations scéniques hautes en couleurs ! Ils sont uniques, il n’y a pas d’autres mots, c’est une folie qui se transmet depuis la scène jusque dans le public, tout le monde est fin fou, le public danse, saute, pogote… C’est du pur bonheur.
Difficile de rentrer se coucher après une soirée haute en émotions comme celle-là, mais il est désormais temps de partir afin de laisser le champ libre aux supers bénévoles qui vont nettoyer le site toute la nuit. Rendez-vous samedi à partir de 18h !
- Marion Arnal
Crédits photos : Visual Break, Mesh Photography