Jeanne Added a fait un passage remarquable et remarqué aux Eurockéennes. Nous avons pu lui poser quelques questions après sa prestation sur scène accompagnée de Narumi Herisson et d’Anne Paceo, lors d’une table-ronde en présence des médias Les Connards en Ray-ban, Stereofox et Little World Music.
Tu as participé au concert lors de l’exposition David Bowie au Philharmonique de Paris, tu as aussi été invitée par Skip The Use sur scène (le vendredi aux Eurockéennes lors de “Skip The Use an Friends” ndlr). Est-ce important pour toi de participer à des collaborations avec d’autres artistes, de rendre hommage ?
Jeanne Added : Le moteur n’est pas l’hommage. Je n’ai pas d’appétit pour chanter des morceaux qui ne sont pas les miens car je l’ai fait pendant trop longtemps. Par contre ce sont des occasions pour essayer de nouvelles choses. Avec Philippe Decouflé il s’agissait d’être sur un plateau avec des danseurs, d’essayer physiquement des choses dans un cadre qui n’est pas le sien, dans lequel ce n’est pas sa propre musique. Si ça avait été ma musique il aurait fallu plus de temps pour “rentrer” dedans. Tout à l’heure on était sur scène (avec Anne Paceo et Narumi Herisson), et c’était différent de ce que j’ai vécu en compagnie de Skip The Use. On engage à chaque fois des choses différentes. Les collaborations sont de bons endroits pour essayer, pour apprendre.
Tu as composé ton album pour “lutter contre tes craintes”. Est-ce que de les jouer sur scène c’est encore une étape au dessus ?
La scène n’est pas un endroit qui me fait peur. L’écriture était un moment différent où il fallait que je parvienne à sortir de mon corps, c’était un processus violent mais salvateur. Je suis heureuse d’avoir pu écrire ces chansons là, elles me font du bien quand je les chante.
Est ce plus facile de sortir de soi lorsqu’on est seule sur scène ou lorsqu’on est entourée ? Tu joues avec une claviériste et une batteuse, ce n’est certainement pas la même expérience que de se retrouver seule face à un public ?
Effectivement, ce n’est pas du tout la même expérience. Seule, tu as plus de libertés, tu peux te permettre de changer de tempo, de forme. En ce moment, à plusieurs, on est porté, enveloppé de sons, ça donne beaucoup de force. La scène devient un espace de présence complète grâce à autrui.
Tu as fait une reprise avec Rachid Taha, un morceau exceptionnel. Comment t’es tu retrouvée à travailler avec lui ?
C’est au départ une question de label. Ce n’est un désir de l’un ni de l’autre, mais le morceau marche vraiment bien, je l’aime beaucoup. Rachid Taha est un immense performeur sur scène, il est incroyable.
Comment vis tu un festival aussi grand que celui-là ?
C’est cool ! C’est une chance inouïe, tous ces bénévoles, le site, tant de gens qui se déplacent pour se rassembler et écouter de la musique. Je trouve étonnant que le monde aille si mal quand des rassemblements comme ça sont possibles. En ce qui me concerne, j’essaye d’en profiter un maximum et de faire le mieux que je peux. Pour rendre hommage aux gens qui viennent, à ceux qui organisent.
Quel serait ton meilleur souvenir de festivalière ?
J’ai assez peu fait de festivals, en tant que festivalière. J’ai fait la Route du Rock l’an passé, c’était mon premier festival. Adolescente, mes potes y allaient mais pas moi. Quand je vois ce monde je me demande comment font ces gens ; la boue, les files d’attente, bravo pour la motivation et surtout continuez !
-Clémence Mesnier