Logo Sensation Rock

LIVE-REPORT : GRIFF, DEMON VENDETTA, jeudi 28 mai 2015, Les Passagers du Zinc, Besançon (25)

Soirée étonnante aux Passagers du Zinc ce jeudi 28 mai avec en guest-star les Demon Vendetta menés par Nasty Samy, en pleine release-party de leur second album fraichement sorti ; tandis qu’un jeune groupe prometteur au nom de Griff assurait la première partie.

Même s’ils n’en sont qu’à leur second concert, les Griffeurs sont déja très à l’aise sur scène. Au nombre de cinq (Grotier à la guitare, Gosse à la batterie, Todd aux guitare/clavier/voix, Diouf à la voix et Thibaut à la basse), la scène est abondamment remplie par ces piles électriques.

IMG_3351

Happycore. A quoi s’attendre ? Un T-shirt Enter Shikari donne un signe annonciateur. Premier titre : Introcore. Chez les Griff, on ne parle pas. On hurle. Chez les Griff on ne chante pas. On martèle. Leur patte consiste à toucher à tout, faire de ses cordes vocales un saut à l’élastique qui tombe de rap en screamo. Les riffs se mêlent aux tambourins, les breaks laissent place à des interludes de clavier seul.

À un moment Todd fonce sur le public avec son micro, se roule par terre en spoken-words. Au niveau des paroles, Griff fait dans le brainstorming et les associations d’idées saugrenues, alors autant se frapper la tête : poche-marsupio-kangourou-prendre un enfant dans sa poche. Eux se revendiquent « n’importe quoi musical ». Mais le n’importe quoi se tient plutôt bien, comme leur dernier titre, Spacedog (qui succède à Kick’n’burn ou Toilet Cam). On appréciera la complicité des cinq sur scène lors d’un « on se calme » lancé en choeur lorsque l’un d’eux part loin dans la colère. Un set Youngster mais très encourageant.

Leur facebook

Leur soundcloud

IMG_3525

Avec Demon Vendetta la scène respire après avoir exsudé. Épuration du devant de scène avec ce trio basse-guitare-batterie tandis que le décor foisonne à l’arrière. L’ambiance est posée. Atmosphère de catacombe caustique avec des crânes aux moues ironiques et au regard torve d’un globe occulaire unilatéral.

Pas de chant mais une succession de morceaux éffrénés à en perdre sa respiration. Pour nous accueillir dans ce voyage à travers le son et le temps (les références sont ancrées dans les eighties, le cinéma de genre et plus spécifiquement les vigilante movies) une voix synthétique assène « come closer and enjoy surf music ». Si l’on y songe, Demon Vendetta propose une réflexion presque orwellienne sur le contrôle des vies et sur la justice, ou plutôt l’auto-justice. La voix synthétique et froide reviendra à plusieurs reprises telle une épée de Damoclès anti Big-Brother qui impose de « retrouvez votre vie » et prévient « ils ne vous laisseront aucune chance ». Discours à double entente. Parle t-on d’un pouvoir autoritaire ou des membres du groupe qui décochent des flèches auditives qui vous laissent sur le carreau ? Chacun semble boxer, dans une posture défensive.

Les titres sont éloquents : Maleficia, Hearse Full of Souls, Beach of The Damned. Qui serait l’âme damnée qui plane au-dessus de ces vagues tonitruantes ? Nasty Samy mentionne son « vieil ami » Bela Lugosi. Esthétique d’un noir et blanc ravagé.

On vous laissera tirer vos propres conclusions sur le clip de ces justiciers apocalyptiques en vous recommandant l’album bien-nommé Vigilante Surf, dont l’artwork vaut le coup d’oeil :

Site internet de Demon Vendetta

-Clémence Mesnier

Crédits photo : Clémence Mesnier

Total
0
Shares
Related Posts