Juste avant leur passage au festival Circasismic, le vendredi 8 mai 2015, le groupe Electric Electric nous a accordé quelques minutes de discussion. Éric Bentz (guitare, chant), Vincent Redel (batterie) et leur ingé-son étaient présents, seul manquait Vincent Robert (clavier, chant). L’occasion de revenir un court instant sur ce groupe atypique, pilier de la scène noise/post-rock.
SR : Vous êtes passés il y a quelques temps par Besançon avec La Colonie de Vacances. Est-ce que vous pourriez nous parler un peu de cette expérience quadriphonique ? Quel en est l’historique ?
Electric Electric : On a fait une tournée commune en 2010, organisée par les quatre groupes. En fait chacun se connaissait et on se faisait jouer dans nos villes respectives, on a progressivement lié une relation d’amitié sur les années et cette idée est venue de partir en tournée tous les quatre en faisant un plateau commun.
SR : Y-a t-il eu un déclencheur ? Tous les groupes qui tournent ensemble n’aboutissent pas forcément à un travail collaboratif comme le votre en terme un plateau quadriphonique…
Nous étions à Tours, nos quatre groupes étaient invités à un festival. Quatre scènes avaient été montées, une pour chaque groupe, sous forme quadriphonique (quatre scènes qui forment un carré, le public au milieu). C’était en octobre 2010, chaque groupe devait jouer les uns après les autres comme d’habitude. Mais on avait prévu des moments où l’on jouerait ensemble pour exploiter ce dispositif. On avait prévu de se voir la veille pour travailler cela, pour préparer les riffs en amont.
SR : Quand on assiste au cœur de ce dispositif la première chose à laquelle on pense c’est justement au travail de coordination qui semble conséquent et difficile à mettre en place en termes techniques.
On a beaucoup travaillé depuis cette première édition où on jouait vraiment en solo et à certains moments les groupes se croisaient. Sachant que ce n’était pas encore un carré, les scènes étaient très éloignées. Ca a fonctionné et ça nous a plu, on a eu l’occasion de faire des résidences par la suite (des salles qui nous accueillaient). On a pu déposer le dispositif et des morceaux créé par ce biais.
SR : Vous êtes-vous toujours considérés comme une seule entité ou comme quatre distinctes ?
Et on est surtout devenu un seul groupe au travers de ces nombreuses répétitions, de ces concerts qu’on a commencé à faire en commun et des compositions où les quatre groupes jouent en même temps durant toute la durée du concert. On est devenu une vraie entité, La Colonie de Vacances ce n’est plus quatre groupes mais un seul.
SR : Comment faites-vous pour travailler le son et la coordination ? On imagine que quatre entités qui se court-circuitent peut vite devenir une cacophonie.
Le principe est d’affiner des morceaux appartenant à chacun puis progressivement de travailler des morceaux exclusivement pour ce projet là. À la base quelques personnes arrivent avec une/plusieurs idée(s) puis on développe dessus.
-Clémence Mesnier
Alors que leur dernier album “solo”, en dehors de La Colonie de Vacances, Discipline, date de 2012, Electric Electric joua de nouveaux morceaux personnels durant leur set au Circasismic. Avec ou sans La Colonie, c’est une affaire à suivre.
Remerciements : Merci aux membres d’Electric Electric, à Alicia Sudre pour avoir coordonné les interviews et une nouvelle fois merci aux organisateurs du Circasismic.
Crédits photos : ©Floriane Miny