Dans son agenda bourré de ses multiples participations à la scène rock californienne, le compagnon de tournée de Ty Seagal a trouvé le temps de nous livrer son troisième album solo, MC III. De la power-pop vitaminée et assumée dans la grande tradition west coast . Mature.
Mikal Cronin à plus d’une corde à son arc…Il en a d’ailleurs tellement que ses albums en foisonnent de toutes sortes. Sobrement appelé III, son dernier album (le 3e donc) ne déroge pas à cette règle. Par six, par douze, en nylon ou acier, sur toute sorte d’instruments ou avec toute sorte de pédales d’effets, les cordes sont le moteur de cet album. Comme à son habitude, le californien hyperactif s’est occupé de tout ou presque. Ecriture, compositions, interprétations et arrangements, Mikal Cronin exhume ses vieux phantasmes de multi-instrumentiste pop,mi-frustré mi-gonflé de ses innombrables collaborations. A l’instar d’un de ces vieux vinyles 33 tours, III présente une face A plutôt pop grand public, et une face B plus power-concept et sensiblement plus personnelle. Le résultat est finalement celui escompté, à savoir une power-pop revendiquée que le song-writer maitrise parfaitement et qui vous éclabousse les tympans…
Turn around, qui ouvre la « face A », est sans doute le plus british des titres, et n’est pas sans rappeler la grande épopée des saltimbanques irlando-écossais des Waterboys. Les violons sans doute… Cette face A donc, qui déroule ensuite ses influences plus américan-pop, comme Made My Mind up ou l’excellent Feel Like mêlant habilement guitares acoustiques, violons (encore) et guitares électriques un (gros) brin garage. Le tout parfaitement appuyé par la voix aérienne de notre ami américain, dont les mélodies gracieuses semblent être au centre de ses préoccupations. Et c’est tant mieux. Notons aussi le très énergique et très bon titre Say, qui, pour le coup, aurait pu se trouver sur la deuxième partie. Une deuxième partie conceptuelle d’où le premier titre Gold, emmène tout sur son passage. Guitares saturées à bloc, ou s’insère lumineusement un mini thème de tzoura, instrument traditionnel grec, cette chanson superbe est taillée pour demeurer. On aime aussi Ready, hymne garage que les Stooges auraient pu cracher.
A l’inverse de Say précédemment citée, Control aurai lui pu se trouver sur la première partie de l’album, avec ses airs Fleetwood Mac version américaine. Cronin, romantique dans l’âme, n’en oublie pas pour autant quelques douceurs acoustiques ou orchestrales selon l’humeur comme Different (en face B) ou Alone, achevant en apothéose électrique la première face. S’il n’est pas très inspiré pour titrer ses albums ou chansons, Mikal Cronin nous livre là un album complet, que l’on peut honnêtement considérer comme celui d’une maturité certaine. Proche de la trentaine, l’artiste tout aussi complet, s’impose comme l’un des plus doué de sa génération et de la côte ouest.
Artiste : Mikal Cronin
Titre : MCIII
Label/distribution : Full Time Hobby Records
Date de sortie : le 04-05-2015
Genre : rock psyché des 70‘s / electro-rock synthé des 80’s.
Catégorie : Album rock
