Vendredi fut le théâtre des tous premiers pas du Festival CircaSismic : premier jour, jour d’ inauguration et donc jour de lancement des hostilités . Au programme chacun fait son cirque : des acrobaties – livrées avec justesse par la Cie Cirque Exalté – , de la moto, de la musique locale— on pense à NoN et Horskh qui sont venus défendre les couleurs d’un public bisontin toujours fidèle – , du rock – Les jeunes loups de Last Train ayant répondu présents à l’appel pour pâlier au désistement de JC Satan –, mais aussi trans-frontière – comme Gull, le one man band chamanique made in USA – et déjà électrique/tronique – Avec les Electric Electric complètement survolté et Horskh, toujours aussi impressionnant – . Une première soirée ” Rock’n Crik ” riche en surprises, dense et très réussie.
On commence à 17h00 – 17h30 avec les Mighty Worm Rockin’ DJs qui chauffent le chapiteau avec une selection de disques dont ils ont le secret. S’en suit, Feromil (17h30 – 18h10), Post-apocalyptik one man band tout droit venu de Dunkerque qui joue du détecteur à métaux, tout de steam punk vêtu – on aime son masque à gaz et sa dégaine anachronique— .
Puis c’est au tour des membres de NoN (18h15 – 19h00) d’envoyer la purée : deux basses, une batterie, des riffs qui vont bien, un set taillé pour envoyer : les bisontins ont repris leurs titres, les ont peaufinés, modifiés et ont offert ce soir la preuve que la basse – instrument noble et puissant – n’a rien à envier à sa cousine à 6 cordes.
De 19h05 à 19h50 Clinty, un loulou des campagnes, tout droit sorti des années 80, vouant une admiration sans faille à sa Renault Fuego tuning… et à son 103 SPX fait le show.
Puis c’est au tour de Gull de 20h00 à 20h45, de nous entraîner dans les méandres d’une musique sans pareille, quasi chamanique, issu d’un masque home made avec micro interne, d’une boite à rythme, d’une guitare et d’une batterie.
Il chante, il danse, il jour de la gratte et parfois de la caisse claire simultanément ! Entre performance sonore, bestialités visuelle et initiation à la transe, l’américain explore toutes les potentialités de ses machines et instruments, pour plonger – avec son public— dans la nuit des temps et en ressortir les vestiges de civilisations disparues, imaginaires ou fantasmées. Expérience vibrante ethnique et sensorielle garantie. Le public, conquis, en redemande.
Il y avait aussi Jc Tout, Nicolas Miot et Elsa Lacroix de la la Cie Cirque Exalté qui jouaient les funambules . Du trapèze grandiose, du jonglage maîtrisé, des souffles coupés et de yeux qui pétillent.
Grand chapiteaux, 21h00, ce sont les Last Train qui font leur entrée, et dès les premières notes, on le sait, leur chemin est tout tracé. Les jeunes Mulhousiens appelés en renfort pour l’occasion ne se dégonflent pas, loin d’en être à leur première scène.
Une vingtaine d’année et déjà les pieds bien ancrés dans le sol, la tête froide, des idéaux rock indé plein les poches. Ils font plaisir à voir et surtout à entendre : quelle voix, que celle de Jean Noël, éraillée et pleine de feeling ; quelle présence scénique que celle de Julien à la guitare, qui, cale sa blonde entre les cordes sur son manche avant de jouer, comme pour dire « j’m’en allume une, mais pas de panique, vous aller l’avoir votre riff –, Tim qui fait ronronner la basse comme pas deux et Antoine, le batteur, qui fait résonner ses fûts à grand renfort d’énormes baguettes.
Le groupe joue ses morceaux, déjà des classiques : Cold Fever, Leaving You Now, Fire. Saturation, disto’s et reverb’s au rendez-vous. Tempo lents – en bon musiciens les Last Train n’ont pas peur des pauses et raccrochent le wagon sans problème avec une avalanche de breaks bien pensés qui donne du relief à une musique déjà solide – . Ils le savent, ils fouleront la même scène que les Black Rebel Motorcycle Club, leur aînés et inspirants, au Festival Musiques en stock le 2 juillet, et on pense déjà que la rencontre se fera, mais on ignore qui de l’élève ou du maître sera le plus surpris ; car à 20 ans, l’alchimie des Last train est déjà bien présente, et t’en envoie dans le caisson.
Ferveur dans la voix de Jean Noël, petit air de défit dans l’œil de Julien, passion dans les murmures de Tim qui joue yeux fermés ; groove et puissance dans le jeu de batterie explosif d’Antoine. Le rock indé underground a encore de beaux jours devant lui.
(Suite de la soirée reliée à l’électrique/tronique du samedi publié d’ici peu par Clém [23h00 –00H00 Electric Electric, 00h15 – 01h05 Horskh])
Crédit Photo : Floriane Miny.
Remerciement :à toute l’équipe du Festival Circasismic ( chapeau pour une première édition), à Floriane Miny pour ses clichés, aux Cris du Corbeau pour sa bonne humeur, aux groupes pour leurs présences.
Justine L’habitant.
