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INTERVIEW : VERVEINE

Verveine, c’est un très beau projet aux poignets tatoués par des V, des V victorieux cachés sous une longue veste noire. Selon le programme de la Rodia, Verveine fait de l’électro-pop. Mais en réalité celle-ci le synthétise autrement. Une démarche sans ordinateur, à l’ancienne avec machines-synthé-voix : de l’electronique hardware, et sincère. Comme elle.

Comment qualifies tu ton univers ?
De l’électronica, et même en ce moment de la techno car je suis sur des chantiers plus dansants.

Pourquoi ce nom de scène, Verveine. Est ce que ta musique aurait une visée apaisante, thérapeutique ?
Je ne prévois rien sur la réception de ma musique. Si c’est quelque chose qui emmène les gens, les fait réfléchir et les apaise, tant mieux.

Qu’est ce qui t’inspire pour la création musicale ?
Il n’y pas de code, c’est très aléatoire. Souvent c’est l’écoute ou le visuel, je suis très sensible aux images. J’improvise énormément, il y a beaucoup de “déchets” dans ma production, il y a beaucoup de choses que je produis sans enregistrer.

Ton album s’appelle Peaks. Est ce que c’est une référence à la série de David Lynch ?
David Lynch en général, oui. Twin Peaks est une série que j’ai adoré. L’album s’appelle Peaks parce que je l’ai enregistré et mixé à la montagne.

Les lieux, les espaces, l’ambiance général autour de toi t’influencent-ils ?
Je dois être perméable à cela. Ce sont les périodes de calme qui me permettent de bosser sur la composition. Là, je peine à travailler, à créer du nouveau parce que je tourne beaucoup sans avoir le temps de me poser, me poser dans ma chambre. Le lieu, mais aussi le moment (par exemple les rencontres) m’inspirent.

Tu as un très beau clip sur Sidestep.
J’ai collaboré avec un réalisateur, Simon Wannaz, on a créé ce clip ensemble, il a fait son job de réalisateur que je ne connais pas, mais auquel j’aspire. Le projet Verveine n’est pas uniquement musical, je tends vers d’autres formes artistiques. J’ai appris à m’exprimer avec le son mais j’espère l’étendre sur d’autres domaines, surtout l’art visuel.

Tu fais partie du projet Iceberg, que le public connait très peu. Tu peux l’expliquer en quelques mots ?
C’est l’entourage expérimental d’artistes émergents. En gros, la FCMA en suisse et les Eurock se sont associés pour entourer des artistes . Ils proposent des résidences, des concerts, des formations et permettent des rencontres très enrichissantes pour le réseau professionnel. J’ai fait une résidence ici, à la Rodia.

Et en Suisse, ta notoriété grimpe…
Oui, j’ai fait le Paléo festival, je suis passée par des gros circuits. Après avoir passé trois ans dans mon local à bidouiller sur mes machines je n’ai pas l’impression que ça va trop vite. Depuis le début de ce projet j’ai envie d’en faire un maximum, sans que ce soit une question d’argent.

C’est la première fois que tu joues à la Rodia, même si tu y a été en résidence. On peut s’attendre à quoi ?
Déja c’est une très belle salle au niveau de l’équipement, et je suis très contente d’avoir une place dans la programmation de Détonation. On ne va pas faire de pronostic, on ne parle pas de sport, mais il y aura certainement un petit décalage avec Cats on trees qui passe après, je finis mon set sur quelque chose de plus expérimental.

Comment tu imagines ton avenir musical ? Sincère.

-Clémence Mesnier

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Photos : Collectif Pixscènes

 

 

 

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