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EZ3KIEL, LUX

Ici D’ailleurs/L’Autre Distribution/2014

Ez3kiel opère un retour à son identité natale, l’epic-electro avec cet opéra électronique.
Un son comme orienté pour une bande originale, conçu pour s’allier à une prestation scénique faite de projections, de mapping, renforçant le lien entre musique électronique et cinéma. Born In Valhalla démarre sur le réveil d’un monstre tapi dans son antre au son d’une basse qu’on aurait bien entendue dans le film Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn. Le Valhalla, c’est le paradis des Vikings défunts dans la mythologie nordique. Pour la tonalité épique, nous sommes prévenus. Cette entrée de jeu tonitruante rappelle celle de Battlefield dans le précédent album, Adamentium -une autre mythologie, celle des métaux inventés chez Marvel. Même façon d’ouvrir pour en imposer. Mais ce Born in Valhalla va trouver un écho dans la piste 5, Dead in Valhalla, morceau plus sourd avec une batterie lente et des violons. Repos du guerrier. Dusty se fait ambient, LUX saturé. La plupart des morceaux sont uniquement instrumentaux, si l’on excepte Eclipse (voix féminine berçante) et Anonymous. Ez3kiel garde son statut d’explorateur sonore qui, après avoir touché la pureté et la “légitimité” du classique avec l’orchestre Francis Poulenc autour du réarrangement de l’album Naphtaline, se fait orchestre du troisième millénaire. On ne parle plus d’électro mais de musique électronique – ange rédempteur d’un courant qu’on a trop souvent réduit et assimilé aux fluo-kids -, bien assise à sa place égale en face des partitions classiques.

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