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JOHNNY MARR, Playland

Warner / 2014

Johnny Marr est toujours présenté comme le deuxième homme de The Smiths au côté de Morrissey. C’est par l’intermédiaire du groupe culte que la jeunesse anglaise découvre les riffs entêtants et singuliers de ce musicien au parcours disparate.
Suite à la séparation des Smiths en 1987, alors que le projet musical des deux leaders diverge, le musicien poursuit sa carrière en multipliant les collaborations prestigieuses mais brèves. Il concrétise notamment un projet electro rock plus durable au sein du super-groupe Electronic, formé autour de Bernard Sumner de New Order et Neil Tennant de Pet Shop Boys.
Avec Playland, son second album solo, il délivre une pop énergique dont les guitares rappellent les plus belles heures de la musique anglaise, hélas certains morceaux plus faibles viennent atténuer l’enthousiasme initial.
Le premier titre très rock Back in the Box laisse présager un album furibard mais peu à peu l’énergie se dissipe…
Le single Easy Money prend la suite, hymne sarcastique et remuant sur le pouvoir de l’argent.
Parmi les bonnes surprises, Dynamo est un morceau qui s’inscrit typiquement dans la veine Brit-Rock, une chanson hommage à la ville de Manchester, sa ville d’origine, qui dévoile une voix riche qui gagnerait à être exploitée.
Dans les morceaux Boys Get Straight et This Tension on retrouve quelque chose de The Smiths qui satisfait la nostalgie. Deux morceaux précieux au cœur d’un album par ailleurs décevant par son manque d’éclat. Peut être que le passé de Johnny Marr nous donne le droit à l’exigence mais celle-ci n’est pas satisfaite par Playland qui écume tous les poncifs du genre sans véritable prise de risque.
Playland a été écrit pendant la tournée du premier album solo de Johnny Marr, The Messenger, il a souhaité mettre dans cet opus toute l’énergie insufflée par le public et il s’est imprégné de cette connexion pour créer. Le fait que les deux disques soient sortis à dix huit mois d’écart ajoute à la sensation d’écouter quelque chose de bien mais loin d’être à la hauteur de ce qu’on attend d’un artiste d’une telle envergure.
Reconnaissons cependant à Johnny Marr un style très personnel qui fait de lui un musicien à part. La carrière solo de cet homme de l’ombre fraîchement entamée, on ne peut que lui souhaiter un peu moins de hâte et davantage de soin pour la suite !

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