La 9e édition Rock Altitude Festival nous offre une fois de plus cette année la possibilité d’assister à une série de concerts dont la programmation à de quoi faire pâlir d’autres évènements du genre pop, rock, métal. Converge, Down, Truckfighters, Red Fang, The Glitch Mob, Morcheeba tiennent entre autres l’affiche du festival aux côtés de nombreux groupes suisses tels que Monkey3, Kunz, Kruger, Forks, …
Les groupes se succèdent durant trois jours sur deux scènes couvertes et chauffées : la Main Stage (patinoire recouverte de copeaux de bois) et la Tent Stage (chapiteau jouxtant la patinoire). Dehors, de nombreux stands de nourriture situés sur une pelouse mais rendus facilement accessibles par des bandes plastiques permettent d’éviter les conséquences boueuses du mauvais temps. Ne pouvant pas assister à la troisième journée du festival (plus pop que les autres), nous vous proposons un compte rendu des concerts vus durant les deux premiers jours de l’événement.
Jeudi 14 août : The Rambling Wheels, Truckfighters, The Glitch Mob, Monkey3
Un peu pris par le temps, nous arrivons jeudi aux environs de 21 h malheureusement trop tard pour voir Forks sur scène mais assez tôt pour suivre une partie du concert de The Rambling Wheels. Les 4 Neuchâtelois vêtus à l’identique (pantalon marron à bretelles et chemise noire) nous livre un pop rock rétro mais aussi des morceaux plus rock indé tels que Wake Up ou Interstellar Riot issus de leur quatrième album The Thirteen Women of III Repute sorti en mars dernier. Durant leur live, les membres du groupe ne manque pas d’humour : à base de métaphores capillaires, ils invitent le public regroupé dans une partie de la patinoire et comparé à une calvitie à venir former une « boule afro » devant la scène dans le but de l’inciter à participer à leur prochain titre Giving All The Gold. Une fois la foule divisée en deux et les dernières consignes de chant données, les festivaliers se prêtent au jeu et se laissent aller à fredonner au rythme de la guitare acoustique, du tambourin et d’une sorte de ganzá.
À peine la porte de la Tent Stage franchie, nous sommes agréablement surpris par la douce chaleur diffusée sous le chapiteau (le froid s’est rapidement fait sentir en début de soirée et on a beau être Francs-comtois, on s’habitue difficilement à de basses températures en plein mois d’août). Impatients d’écouter Truckfighters et leur tout dernier album Universe en live, on s’octroie une place de choix devant la scène. Avant l’entrée en scène du trio suédois, nous découvrons le Dr. Chapute et Jean-Bryan, les deux personnages mascottes du festival qui présentent les artistes avant leur arrivée de façon décalée. Le groupe devenu une véritable référence dans le style desert rock/stoner arrive enfin pour nous délivrer un concert sans failles. On se laisse d’emblée emporter par le son de la guitare saturée et les sauts répétitifs de Dango, le chant envoûtant d’Ozo et le rythme broyeur de la batterie. Les trois membres du groupe dégagent une véritable énergie : ils s’emparent pleinement de l’espace, font tournoyer leurs têtes et leurs instruments. Dango joue guitare en l’air, guitare au dos, allongé par terre et même lorsque la sangle se casse, il continue à sauter à cloche pied, la guitare sur le genou, et s’amuse à faire tournoyer ce qu’il reste de la sangle autour de lui. Aucun d’entre eux ne se ménage ; proches du public, ils mettent du cœur à l’ouvrage et le font avec le sourire. En bref, un set d’une heure qu’on ne voit pas passer et qui se termine pour notre plus grand plaisir sur le titre Desert Cruiser issu de leur album Gravity X.
La soirée se poursuit avec le groupe électro The Glitch Mob en provenance des États-Unis. Du haut de leur promontoire, ils surplombent l’ensemble du public de la Main Stage de plusieurs mètres et lâchent une véritable déferlante de sons pop industriels tirés de leur deuxième album Love, Death Immortality sorti en début d’année. Leur remixes de Prodigy, Linkin Park ou STS9 sont efficaces et bien accueillis par des festivaliers se déhanchant bras en l’air.
Le dernier groupe à se produire se compose des Lausannois de Monkey3. Remarqués pour leur style alliant rock psyché et stoner, ils sont présentés par le Dr. Chapute et Jean-Bryan comme un groupe « cosmique ». Force est de constater que nous nous laissons vite hypnotiser par une musique instrumentale planante proche de Pink Floyd ou encore Deep Purple ainsi que par le défilé de vidéos projetées sur la grosse caisse de la batterie. Le live débute avec Icarus, morceau de plus de 14 mn qui nous plonge instantanément dans l’univers céleste de Monkey3. Les morceaux de leur cinquième album The 5th Sun s’alternent avec quelques adaptations issues de leur album de reprises Undercover. Ils reprennent ainsi le célèbre riff du titre Kashmir de Led Zeppelin ou encore le thème du filmIl était une fois dans l’Ouest composé par Morricone. Très expressif, le guitariste donne l’impression de chanter les notes qu’il compose et d’être « en osmose » avec son instrument parfaitement maîtrisé. Aucun son de voix ne s’élève, seuls la basse, guitare, batterie et le clavier vombrissent en harmonie.
Les festivaliers étaient présents ce jeudi (environ 1500 personnes d’après les organisateurs) malgré le temps maussade et une ouverture de festival en cours de semaine (le 15 août n’étant pas férié en Suisse). On regrette seulement que le public se soit disséminé suite au concert électro pour laisser place à un attroupement épars devant Monkey3. Nous quittons le festival ravis de cette première journée éclectique (pop rock, stoner, psyché, électro) avec notamment un « gros coup de cœur » pour Truckfighters et Monkey3.
Texte : Marie Gillet
Photographies : © TriDiM par Duff – www.tridim25.com