La nuit tombe sur La Paille, elle se pâme sur le décor de scène des Carbon Airways. Tous les éléments chimiques sont réunis pour une bonne alchimie : tendres lueurs bleues froides affichant le logo des jeunes gens, micros et tables de mixages, une foule qui n’attend qu’eux. Ils entrent en scène : le public, lui, commence sa transe.
Avec leur nouveau titre Guterpunk, ils réchauffent la froideur nocturne et font se mouvoir les corps aux sons des machines. Les bras s’agitent, on saute, trébuche mais se relève bien vite pour décrire des mouvements de foule, une foule qui a depuis longtemps adoptée Engus et Éléonore et leurs Airways. De même avec Entasis qui fait son effet.
Éléonore pose ensuite sa voix pour une meilleure Transmision et Engus lui, monte le son. Le public suis, comme sous l’influence d’un enchantement que génère le jeune duo. Il faut dire que la fratrie sait faire bouger les foules, à coup de rifts électromécaniques et de cris du cœur.
Razor Edge entretient la flamme qui avait déjà bien pris au sein des festivaliers. Consumant un peu plus la multitude de leurs semblables qui s’agitent comme pour rendre hommage à la musique. Éléonore fait virevolter ses cheveux d’or et Engus indique la marche à suivre en balançant les bras, comme une invitation supplémentaire à la transe collective.
Les incantations ont porté leurs fruits : le public se déchaîne comme jamais avec When my Eyes get Low, où Eleonore explose littéralement à la façon d’une supernova pour consteller le luth de son jeune frère qui assure grave au mixage, avec la farouche attention semble t’il, de nous envoyer la tête dans les étoiles.
Puis c’est au tour de You Walk Away titre duquel se dégage une étrange fraîcheur, second souffle bienvenu pour l’assistance à bout du sien. À 17 et 18 ans, Enguérand et Éléonore insufflent un vent de jeunesse sur le Festival de La Paille, nous rappelant que la relève est amplement assurée.
Black Sun et Kiss of life finissent le travail, déchaînant les convaincus, entraînant même ceux qui étaient passé à côté. Et toute La Paille se meut au rythme des sonorités éléctro, flottant sur les nappes, tremblant et virevoltant de part en part. Ce qu’il y a de certain, c’est que les deux jeunes gens n’ont pas dit leur dernier mot !
par Justine L – Graph-fém.fr – pour le site sensationrock.net.
Photographies réalisées © TriDiM par Duff