Domino/Sony/2014
Du punk mélodique par un groupe de sorciers canadiens.
Patiné par une touche de synthé new-wave et des incantations entre-hurlées par Mish Way, White Lung nous offre un (le ?) meilleur album (post-) punk de 2014. C’est la toute sa subtilité : jouer à la frontière du punk et du post-punk. Punk dans sa rapidité (se mettre dans la course avec Snake Jaw), ses titres intenses et concentriques (de 1’37 pour Sycophant à 2’46 pour In Your Home), son acuité rageuse. Pour le côté visuel, allez voir le clip d’In Your Home si vous voulez savoir comment on attache son landeau chez White Lung. Post-punk, par l’impressionnante élaboration d’orfèvre cachée derrière l’apparente simplicité bruitiste. Retournez sous toutes les coutures/points de suture la magnifique In Your Home pour vous en rendre compte. Véritable rite initiatique qui débute sur une basse solitaire murmurant un signal de détresse auquel répond une guitare torturée, ce morceau est une perfection de composition avec montée en puissance, messe noire et décadence finale. Pour un versant plus radicalement punk, Drown With The Monster et sa batterie mitraillette assouviront vos attentes.
Un de ces albums rares qui sait conjuguer rage éclatante et mise en suspens, dont le choix judicieux de la brièveté permet une écoute continue, d’un bloc, d’un même roc dense. 22 minutes, 10 coups de lance pierre et des bleus dont vous n’êtes pas prêt de vous remettre.
-Clémence Mesnier